Léo - L’union des religieux et coutumiers du Burkina pour la promotion de la santé et le développement (URCB/SD) a organisé les 15 et 16 juin 2015 à Léo, un atelier de formation au profit des leaders religieux et coutumiers du district sanitaire de Léo. Il s’est agi de familiariser les participants à l’utilisation de l’outil ‘’rapide religieux’’ pour conduire des activités de sensibilisation sur la planification familiale (PF).
L’union des religieux et coutumiers du Burkina, regroupant des chrétiens catholiques, les musulmans, les chrétiens évangéliques et la chefferie coutumière a organisé un atelier de formation à l’endroit des leaders religieux et coutumiers. La cérémonie d’ouverture dudit atelier a été présidée par le haut commissaire de la province de la Sissili Boureima Sawadogo.
Dans son allocution le coordonateur national de l’URCB/SD, Dr Youssouphe Kientéga, s’est réjoui de la mise en place de l’URCB/SD par les plus hautes autorités pour apporter sa contribution à l’amélioration de la santé des populations au Burkina. L’URCB se veut une structure qui promeut un développement endogène indiqué son coordonnateur. C’est dans cette optique que depuis 2011 elle s’est engagé auprès des autorités sanitaires pour la promotion de la planification familiale selon la vision des communautés membres a-t-il précisé. Pour ce faire, un outil de plaidoyer a été élaboré en s’inspirant de la bible, du coran et de la tradition africaine. La dissémination de cet outil bénéficie de l’accompagnement du ministère de la santé et de l’UNPFA à travers le pays a relevé M. Kientéga. En 2013, un plaidoyer a eu lieu à Léo et les leaders ont exprimé le besoin de se voir confier des activités à mener à la suite du plaidoyer.
Ainsi l’URCB/SD à bénéficié d’un appui de planned parenthood global pour conduire les actions de plaidoyer dans la province de la Sissili. Ce projet permettra de renforcer les capacités de leaders de la province et les inviter à mener dans lieux de culte, les cours royales et autres lieux de rassemblement des causeries éducatives pour exhorter les populations à adhérer à la planification familiale. Les agents de santé communautaire seront également impliqués pour réaliser des visites à domicile et référer des clientes vers les formations sanitaires.
Le coordonnateur national de l’URCB/SD a ensuite traduit ses remerciements aux autorités provinciales et au Médecin-chef du district sanitaire de Léo pour leur accompagnement durant tout le processus de mise en place de ce projet. Aussi, a-t-il souhaité voir cette assistance se poursuivre jusqu’à la fin des activités. Il a exprimé toute sa reconnaissance au planned parenthood global pour son appui financier sans lequel la mise en œuvre de cette intervention ne saurait se réaliser. Selon son souhait, ce projet devra être un modèle de collaboration réussi entre la société civile et les services de santé.
Les participants à la session ont pendant 48 heures eu des informations sur l’URCB/SD et le projet suivi d’échanges. Ils ont en outre eu droit à des présentations surla situation démographique et défis de la planification familiale au Burkina Faso, la situation de la planification familiale dans le district sanitaire de Léo. Ils ont également bénéficié d’une présentation détaillée de méthodes contraceptives naturelles et modernes puis de l’historique des rapid religieux avant de mener des échanges. Les débats se sont ensuite poursuivis dans les travaux de groupe sur rapid religieux par communauté et une simulation d’une séance de causeries éducatives par communauté. Les participants se sont alors rendu compte que les naissances rapprochées accroissent les risques de mortalité infantile et naturelle.
Ces causes évitables sont liées à la faible prévalence contraceptive en 2014. Selon les statistiques, 116 enfants de moins d’un an meurent chaque jour contre 272 enfants de moins de 5 ans et 7 femmes meurent suite à une complication liées à la grossesse, à l’accouchement ou aux suites de couches. Du reste, des expériences ont montré qu’un faible accroissement de la population a favorisé la croissance économique d’ensemble dans les pays en développement. En outre des taux d’accroissement élevés et soutenus de la population n’ont pas contribué à la croissance économique ou à la réduction de la pauvreté dans les pays africains à fécondité élevé. Les avantages d’une fécondité maitrisée dans les secteurs de développement socio-économique et dans les familles ont été également présentés aux participants. La liberté accordée aux individus et aux couples d’opérer des choix libres et éclairés en matière de planification familiale est un facteur de développement durable.
Les échanges se sont ensuite poursuivis dans les plénières au cours desquelles les participants ont estimé avoir appris des leçons sur les biens fait de la planification familiale. Ils ont ensuite eu droit à une présentation faite par le MCD de Léo, Dr Rita Yao/Zizien sur le plan de relance de 2013 à 2015 dont l’objectif vise à augmenter la prévalence contraceptive de 15 à 25%. Les participants se sont renforcés les capacités à l’utilisation de l’outil ‘’rapid religieux’’ pour conduire des activités de sensibilisation sur la planification familiale. Ils ont ensemble pris l’engagement de porter toutes les leçons apprises auprès de leur communauté de base respective pour un changement de comportement.
OLIVIER ALEXANDRE NIGNAN
AIB/Léo