Ouagadougou - Le service militaire, supprimé dans les années 90, va être rétabli au Burkina Faso afin d’enseigner aux jeunes "l’amour de la patrie, le civisme et la discipline", huit mois après la chute du président Compaoré, a annoncé lundi le gouvernement.
"Il est nécessaire au regard du relâchement des valeurs morales dans notre pays d’enseigner le civisme et la discipline, mais aussi de redonner l’amour de la patrie à notre jeunesse", a déclaré à l’AFP Frédéric Nikiéma, le porte-parole du gouvernement.
Quelque 5.000 volontaires, âgés de 18 à 30 ans, participeront en 2015 à une formation "civique et militaire initiale" de 45 jours, selon un communiqué du gouvernement.
Cet apprentissage, qui inclut "le maniement des armes", mais aussi "des notions de droit humanitaire" ou "la topographie", "servira plus tard aux jeunes dans leur auto-emploi", a précisé M. Nikiéma, par ailleurs ministre de la Communication.
Le service militaire avait été supprimé dans les années 1990 pour raisons budgétaires et remplacé par un service civil, appelé Service national pour le développement.
Un tirage au sort permettait de choisir les participants, en nombre supérieur aux places disponibles, pour ensuite les former à des activités professionnelles telles que l’agriculture, l’élevage, la menuiserie, la soudure ou la maçonnerie.
Les jeunes fonctionnaires célibataires sans enfant et âgé de moins de 30 ans exécutaient leur service national pendant un an tout en continuant d’occuper leurs postes.
Le Burkina Faso a fait face fin octobre à une insurrection populaire, qui a balayé le régime du président Blaise Compaoré, accusé de corruption et de népotisme, après 27 ans aux affaires.
Pays pauvre et enclavé d’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso a une population jeune avec 60% de ses 16 millions d’habitants ayant moins de 25 ans, et est confronté à un chômage massif.
roh/jf/fpp