Les ruines de Loropéni au Burkina Faso sont situées sur l’axe Gaoua-Banfora dans la région du Sud-Ouest. Classées au patrimoine mondial de l’humanité, elles restent entourées de mystère, tant des questions demeurent sur son but, ses constructeurs et son époque. Le président du Faso, Michel Kafando, sur le site dans la soirée du vendredi 19 juin 2015, a demandé au gouvernement de travailler à sa préservation.
Loropéni est une commune rurale située à 45 kilomètres de Gaoua. Dans cette localité, sur un montant au milieu de la forêt se trouvent une sorte de bâtisse ancienne construite en pierres et argile: ce sont les ruines de Loropéni, classées au patrimoine mondial de l’humanité le 26 juin 2009. Elles font la fierté des habitants qui ne manquent d’histoire à raconter sur le site. Barthelemy Farma et Ali Soua deux pasteurs sur le site se réjouissaient de savoir que le président du Faso y vienne. «Si ce n’est pas à cause des ruines, est ce que le président viendrait ici? Je vais profiter le voir. N’est ce pas un bénéfice pourmoi?», a déclaré Barthelemy Farma avec un sourire. En plus de la fierté qui les animait, ces deux pasteurs sont également étonnés par cette construction. «Nous voyons que nos cours et nos maisons ne ressemblent pas aux ruines. Selon la légende ce sont nos vieux parents qui ont construits ces ruines», a expliqué Ali Soua. Il a fait comprendre que ces grands parents étaient des chasseurs et que d’ailleurs «Loropéni (Dawonon ma penné) veut dire là où le buffle est gras», en Gansa (langue des Gans).
Retour au 4esiècle
Les ruines de Loropéni n’ont pas encore révélé tous ses secrets. Et le président du Faso, Michel Kafando, avec ses nombreuses questions, n’a pas pu étancher sa soif de connaissances: qui a construit le site? À quelle fin? Quand ces murailles, qui n’ont ni de portes, ni de fenêtres, ont-elles été construites? Le directeur des sites classés au patrimoine mondial de l’Humanité, Dr Lassina Simporé a exposé au président des hypothèses. Suivant ces explications, les murailles remonteraient au 4e siècle. Mais les premières traces humaines remonteraient au 11e siècle, a-t-il précisé. Ainsi la première hypothèse c’est que les monuments ont été construits par une civilisation vivante ou disparu. Déjà c’est un atout selon Dr Simporé, grâce à ces ruines l’Afrique peut prendre part aux grands débats sur le rôle du Noir dans le monde. Pour lui à cette époque la colonisation n’avait pas pénétrer l’Afrique. Il a fait comprendre que ce pourrait être les «Koulango», peuple qui vit actuellement au Ghana et en Côte d’Ivoire qui sont les auteurs de ces bâtisses. Mais la limite c’est que ce peuple n’a aucune technique de construction qui s’apparente à celle utilisée par les constructeurs des murs de Loropéni. Les hypothèses selon lesquelles le site aurait été un marché d’or ou un lieu de stockage d’esclaves, n’ont pas été également convaincantes. Donc le mystère demeure. Et l’Histoire et l’Archéologie ont encore à faire des fouilles. Mais pour Dr Simporé, il faut des moyens et des équipes pluridisciplinaires et internationales parce que les ruines sont présentes dans trois pays à savoir le Ghana, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. «L’archéologies qui peut donner assez d’informations est actuellement démunie. Nous n’avons pas le matériel et le personnel qu’il faut pour ce travail d’investigation»,a-t-il indiqué. Le président Michel Kafando a déclaré qu’il faut un effort pour préserver le site. «Il faut que tout le monde défende ce site. Nous étions loin de découvrir cette réalité aujourd’hui. C’est vraiment quelque chose d’énigmatique. Cela accroit davantage l’importance du site», a-t-il dit avant de féliciter les autorités en charge du site.
Rabalyan Paul OUEDRAOGO