25e sommet de l’UA : Les audiences de Zida

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Publié le lundi 22 juin 2015 | L`Observateur Paalga

© aOuaga.com par G.S
Gouvernement de transition : premier Conseil des ministres de prise de contact
Lundi 24 novembre 2014. Ouagadougou. Palais présidentiel de Kosyam. Les membres du gouvernement de transition se sont retrouvés, au lendemain de leur nomination, pour le premier Conseil des ministres de prise de contact. Photo : Yacouba Isaac Zida, Premier ministre et ministre de la Défense Nationale et des Anciens Combattants

En visite à Johannesburg du 13 au 15 juin 2015 dans le cadre du 25e sommet ordinaire de l’Union africaine, le Premier ministre burkinabè, Yacouba Isaac Zida, a eu de nombreuses audiences avec d’autres responsables du continent présents à cette rencontre. Au centre de ces échanges, la conduite de la Transition et les délicats quatre mois qui nous séparent des élections du 11 octobre prochain.

Le président tchadien, Idriss Déby, qui a craché ses quatre vérités à ses pairs au Sandton convention centre, a raison, les sommets de l’Union africaine (UA) se suivent et se ressemblent puisqu’ils sont toujours faits de belles professions de foi, de beaux discours sans prise directe avec la réalité quotidienne des Africains, au point de trahir, selon lui, l’idéal des pères fondateurs.

Si on devait, malgré tout, chercher l’utilité de ces conférences des chefs d’Etat et de gouvernement qui engloutissent chaque fois dans l’organisation des sommes faramineuses inversement proportionnelles aux résultats concrets qu’elles engendrent, ce serait moins dans les séances plénières des dirigeants qui viennent s’écouter parler sans entendre les autres, et qui reprennent leur avion sitôt leur allocution terminée, que du côté des nombreux tête-à-tête dont ils offrent l’occasion ; lesquels permettent parfois de régler des problèmes entre nations ou de consolider la coopération qui les lie.

De ce point de vue, le séjour sud-africain du Premier ministre burkinabè aura été fort utile. Yacouba Isaac Zida a, en effet, eu plusieurs audiences durant les 72 heures passées à Johannesburg. D’abord avec le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, le matin du 14 juin dans sa suite du 27e étage de l’Intercontinental ; puis, dix niveaux plus bas, avec le Sénégalais Macky Sall, président du Groupe international de suivi et d’accompagnement de la Transition (GISAT) .

Avec les deux hommes, il a naturellement été question de la situation nationale, particulièrement du processus électoral, du nouveau code électoral qui devrait disqualifier des prochains scrutins nombre d’anciens dignitaires du régime Compaoré. Il se trouve que le GISAT, qui a tenu sa troisième réunion en marge du sommet, a réaffirmé son attachement au principe d’inclusion, car, a dit ADO, « partout où il y a eu exclusion, il y a eu problème » .

Droit dans ses bottes

Or Zida reste droit dans ses bottes de lieutenant-colonel et s’il manie à merveille la langue de bois à ses sorties d’audience, il devient plus tranchant quand il rencontre ses compatriotes vivant au pays de Mandela à qui il a déclaré que « tchogo tchogo » la mise à l’écart des indésirables se ferait.

Cap ensuite sur le 12e étage où le chef de la délégation burkinabé est allé rendre une visite de courtoisie au Premier ministre mauritanien, Yahya Addemine, dont le pays assurait la présidence en exercice de l’UA au moment de l’insurrection des 30 et 31 octobre .

Le chef du gouvernement burkinabè est donc venu dire sa reconnaissance à la Mauritanie pour avoir contribué à épargner au Burkina les sanctions que la communauté africaine menaçait de prendre à son encontre.

Avant de quitter Jo’burg lundi en début de soirée, le locataire de la Primature a également été reçu par l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki et son successeur Jacob Zuma.

Ousséni Ilboudo, de retour de Johannesburg