Suite à l’article intitulé «Grippe aviaire: la lutte est grippée à Koubri», paru dans notre quotidien en ligne, www.fasozine.com le 8 juin 2015, nous avons reçu ce droit de réponse de M. Abou Simbel Ouattara, administrateur général de Moablaou Sa, dont la ferme est située à Koubri, et plus précisément à Nambé.
«Ceci tient lieu de droit de réponse suite à l’article paru dans Fasozine, le 08 juin 2015 relatif à la grippe aviaire qui sévit au Burkina Faso. L’article en question fait cas du premier foyer déclaré à Koubri et de la non application jusqu’au bout des mesures de riposte efficaces face à l’épidémie dans une ferme de ladite localité, constituant un danger, sinon, une source de propagation du virus.
Bien que l’article en question n’ait pas nommé MOABLAOU SA, dont la ferme est effectivement sise à Nambé dans le département de Koubri, nous recadrons l’information. Il s’agit de l’entreprise avicole la plus importante du pays, avec une capacité de 120 000 pondeuses, des moyens de production ultras modernes en atmosphère contrôlée. Cette ferme produisait au moment de la catastrophe près de 110 000 œufs par jour.
L’entreprise compte 60 employés et plus de 600 revendeurs dont 400 femmes. Son chiffre d’affaires mensuel dépasse 200 millions. Les 120 000 pondeuses de cette ferme ont été totalement décimées en 3 semaines par l’épizootie de la grippe aviaire survenue en mars.
La grippe aviaire a commencé début janvier 2015 au Burkina Faso. La ferme MOABLAOU SA est la dernière porte que le virus a franchie en raison de la biosécurité et de l’organisation de ses employés courant mars 2015. Le virus a été transporté à la ferme par ces derniers qui logent dans les villages voisins dont les volailles locales avaient déjà été tuées.
Depuis lors des mesures ont été prises deux mois durant, la ferme a été nettoyée de fond en comble et désinfectée à trois reprises par des produits différents dont le formol. Il se trouve qu’après la perte des 120 000 pondeuses, la dernière pondeuse étant incinérée le 30 mars 2015, l’autre partie de la ferme avait environ 70 000 poussins de trois semaines reçus le 11 mars.
A la demande de l’entreprise, et au vu des potentialités de biosécurité énormes dont dispose cette ferme, (elle est totalement clôturée par un mur de 3,15 mètres de haut sur une superficie de 13 hectares), le Ministère des Ressources Animales a accepté de permettre à l’entreprise de garder ses poussins en renforçant les mesures de biosécurité, sous bien sûr leur supervision.
Des prélèvements périodiques ont été effectués sur cette bande de poussins afin de suivre leur état de santé face à cette maladie. Signalons que cette mesure est une exception à la réglementation mais courante dans tous les pays pratiquant l’aviculture industrielle en cas d’épizootie de la grippe aviaire. L’abattage y est sélectif et non collectif.
La biosécurité a été renforcée dès lors, par la construction de nouveaux sas sanitaires de sorte que ce lot ne soit pas atteint.
A toutes fins utiles, notons que la grippe aviaire a un délai d’incubation de 7 à 14 jours maxi. Nos poulettes actuelles sont sur la ferme depuis le 11 mars 2015. Si la grippe circulait encore sur la ferme, fin avril 2015 ne les trouverait pas vivantes.
Alors, reprocher aux services vétérinaires d’avoir fait cette exception, c’est ignorer les enjeux autour de cette crise. Si jamais ce lot présentait des signes de maladie, la mise en quarantaine éviterait la propagation sur les autres sites environnants. Les services vétérinaires ne sont pas des bouchers, ce sont des scientifiques. Leur décision a permis à cette entreprise, à ses millions de consommateurs, à ses centaines de revendeurs, à tous ses partenaires et enfin à son personnel de garder un espoir de reprise de leur activité.
Les enjeux économiques sont tellement importants pour le pays que cette décision s’est voulue responsable. En milieu rural où il n’existe pas de biosécurité, l’abattage devrait être systématique. Mais là encore, cela n’est pas possible à 100 %. Cette entreprise a tout fait pour incinérer de façon professionnelle, sous la supervision des services vétérinaires et des forces de l’ordre, malgré le pillage de cadavres, afin d’éviter les sources de contamination des populations.
Nous venons par ce droit de réponse rétablir la vérité sur ce qui a été écrit dans vos colonnes. Aller à la source de l’information éviterait d’afficher de façon lapidaire les lignes que nous avons lues le 08 juin 2015.»
Fait à Ouagadougou, le 18 juin 2015
L’Administrateur Général
Abou Simbel OUATTARA