La commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) a organisé à Ouagadougou, le vendredi 19 juin 2015, une réunion des ministres de la Communication, des Télécommunications et des Technologies de l’information et de la communication (TIC) des pays membres de l’institution sur l’évolution du processus de la transition numérique.
En 2006, un accord dit de Genève recommandait aux Etats membres de l’Union internationale des télécommunications de passer de l’analogique au numérique, au plus tard le 17 juin 2015. Mais bon nombre des pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) n’ont pas été au rendez-vous.
Afin d’évaluer le niveau d’avancement des travaux dans ces pays, la Commission de l’institution (l’UEMOA), qui les accompagne dans le processus, a initié une réunion des ministres de la Communication, des Télécommunications et des Technologies de l’information et de la communication (TIC) à Ouagadougou le vendredi 19 juin 2015.
Lors de cette rencontre, le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique du Niger, par ailleurs président du conseil des ministres sectoriel de l’UEMOA en charge de la transition numérique, Abdou Mani, a fait un briefing de la situation.
« Neuf années après l’accord… nous constatons qu’à l’instar de la grande majorité des pays de l’Afrique subsaharienne, aucun Etat membre de l’UEMOA n’a achevé le processus de transition vers le numérique, malgré les efforts déployés au niveau national et régional », a-t-il déclaré. Pour lui, de nombreuses raisons justifient « l’important » retard accusé.
Entre autres, il a cité le déclenchement tardif du processus par les Etats membres et les difficultés de mobilisation des ressources nécessaires au FINANCEMENT de l’opération. A son sens, il est temps de passer à la vitesse supérieure pour tenter de minimiser un tant soit peu le retard. « Nous devons maintenant examiner les pistes de solution en tenant compte des réalités de nos Etats et faire des recommandations à nos pays et aux institutions communautaires impliquées dans le processus », a insisté Abdou Mani.
L’espoir est permis!
Par ailleurs, il estime qu’au regard de l’importance de la transition numérique, les Etats doivent déployer tous les efforts nécessaires à la mise en œuvre des recommandations de cette réunion de Ouagadougou, en vue d’achever le programme dans de « meilleurs » délais.
Evoquant le cas spécifique du Niger, M. Mani a indiqué que ce pays a été amené à utiliser le Fonds d’investissement pour le développement, issu des recettes, pour obtenir du fournisseur des équipements numériques avec une possibilité de payer sur cinq ans. Aussi, a-t-il poursuivi, les premiers émetteurs sont déjà installés dans trois chefs-lieux de région ainsi que dans la capitale Niamey et le démarrage des émissions en numérique pourrait intervenir cette année.
Dans son mot de bienvenue, le ministre burkinabè de la Culture et du Tourisme, Jean-Claude Dioma, représentant son homologue de la Communication, a fait le point de la situation au Burkina Faso. Il a relevé que depuis 2011, sous l’impulsion conjuguée du gouvernement, des acteurs nationaux, sous régionaux et internationaux, une feuille de route de la transition vers la Télévision numérique terrestre (TNT) a été conçue dont la mise en œuvre a permis des avancées notables.
En termes d’avancées, il a évoqué la disposition d’une loi portant réglementation de la radiodiffusion sonore et télévisuelle numérique de terre et de la plupart de ses textes d’application dont ceux ayant permis la création de l’opérateur de diffusion qu’est la Société burkinabè de télédiffusion (SBT).
En outre, selon le ministre Jean-Claude Dioma, d’importantes inscriptions budgétaires ont été faites en faveur de l’opérationnalisation de la SBT et de la conduite des autres activités du processus comme la mise en œuvre de la stratégie de communication en direction des populations, futurs usagers de la TNT. « Malheureusement, la mobilisation des ressources pour le FINANCEMENT de le transition numérique constitue un frein majeur à l’aboutissement du projet dans les délais requis », a-t-il déploré.
Cependant, il pense qu’au Burkina Faso l’espoir est permis car en rapport avec le ministère de l’Economie et des Finances, celui en charge de la communication a confié à un pool bancaire national le soin de mobiliser les ressources nécessaires au FINANCEMENT de la transition numérique. Et de déclarer : « nous espérons donc pouvoir, une fois le financement bouclé, émettre très rapidement en numérique car le fournisseur du réseau est déjà sélectionné ».
Daniel ZONGO
Florence ZONGO
(Stagiaire)