Après que la vague d’interpellations a gagné des membres de la Convergence patriotique pour la renaissance/Mouvement progressiste (CPR/MP), les premiers responsables de ce parti ont animé un point de presse hier 18 juin 2015 à leur siège à Ouagadougou pour dénoncer ces pratiques «d’un genre nouveau».
Baguian Aziz Moussa, secrétaire national à l’information et à la communication, porte-parole du parti ; Bonkoungou Jérémie, secrétaire national chargé des établissements universitaires et scolaires ; Sogné H. I. Aziz, directeur du siège du parti et Hien aimé, militant : tels sont les membres du bureau exécutif national de la Convergence patriotique pour la renaissance/Mouvement progressiste (CPR/MP) interpellés, auditionnés et gardés à vue à la gendarmerie, depuis le 17 juin 2015. Le point de presse voulu par le parti, membre du collectif soutenant la candidature de Jean-Baptiste Natama, a porté sur cette question.
Pour Abdoulahaty Siénou, 2e secrétaire national chargé de l’orientation et de la formation politiques, «ces interpellations d’un genre nouveau appellent quelques observations». «C’est sans formalité aucune, sinon celle d’une convocation par appel téléphonique, que nos camarades ont été interpellés, auditionnés puis gardés à vue. Cela constitue une transgression des textes régissant la procédure pénale. Ensuite, sur les motifs d’interpellation, il leur est reproché d’avoir tenu, dans le cadre et pour le compte du parti, des réunions secrètes et effectué des missions à l’intérieur du pays en vue d’organiser un prétendu sabotage du séjour du Premier ministre à Gaoua», a observé Abdoulahaty Siénou. Il a ainsi dénoncé et condamné ces arrestations que son parti considère «comme infondées, arbitraires et abusives», avant d’exiger leur libération immédiate. La CPR/MP, par la voix des conférenciers, estime que cette situation est «la confirmation d’une vérité tenue depuis longtemps comme secrète». Cette vérité est que depuis la conception du parti, «nous n’avons jamais cessé de faire l’objet de moult chantages, pressions, acharnements, agressions des plus injustes, des plus injustifiées et des plus inacceptables», a clamé M. Siénou. Leur conviction est faite qu’ils sont victimes de persécution.
Selon Evariste Magloire Yogo, 1er secrétaire exécutif du parti, comme leur candidat l’avait affirmé lors de son investiture, sa candidature dérange. Pour lui, une réunion n’est secrète que si l’organisation qui la tient l’est, et ce n’est pas le cas de la CPR/MP. Et le Premier ministre n’étant pas un homme politique, poursuit-il, il n’est pas leur adversaire. «Pourquoi alors saboter sa manifestation ?», s’interroge-t-il. Evariste Magloire Yogo dit ne pas comprendre pourquoi mobiliser autant les forces de l’ordre pour d’honnêtes citoyens alors que des bandits écument nos cités. En effet, dit-il, ses quatre camarades ont été interpellés par trois brigades différentes de gendarmerie. Et un cinquième, du nom de Mamata Kouanda, sur instruction du parti, a même refusé de répondre à une convocation téléphonique de la brigade de Kosyam.
Après avoir appelé les leurs à rester unis, solidaires, déterminés, il a affirmé que la CPR/MP prendra toutes les dispositions nécessaires «pour assurer la défense et la protection de tous ses militants contre quelque tentative injuste et injustifiée que ce soit d’intimidation ou d’agression et ce, en s’armant du bouclier des lois de notre République». Au moment où nous bouclions la présente édition, nous apprenions la libération des interpellés par les services de la gendarmerie.
Arnaud Ouédraogo