La Brigade anti-criminalité (BAC) en collaboration avec la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) et la coordination de lutte contre la fraude a présenté à la presse, un réseau de fabricants de produits alimentaires impropres à la consommation, le jeudi 18 juin 2015 à Ouagadougou. Le réseau écoulait sur le marché, du vinaigre et de l’eau de javel non conformes aux normes légales.
Il a fallu un hasard de circonstance pour mettre fin aux pratiques illégales de Salif Sinaré et de son acolyte Pierre Nabonswendé Béyi, tous deux fabricants de vinaigre et de l’eau de javel impropres à la consommation. Selon le commissaire de police Natacha Zoungrana, le premier exerçait ce métier depuis 1994, tandis que le second pratique cette sale besogne depuis trois ans. Mais il a été mis un terme à leur manigance dans la matinée du mercredi 17 juin 2015, grâce à la collaboration de la Brigade anti-criminalité (BAC) en collaboration avec la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) et la coordination de lutte contre la fraude. En effet, selon le commandant de la BAC, Abdoulaye Bélem, au cours de la conférence de presse tenue le jeudi 18 juin 2015 à Ouagadougou, une équipe de patrouille de sa section a intercepté un tricycle transportant à l’arrondissement n°10 de Ouagadougou, des cartons de produits alimentaires d’origine douteuse. «Sur-le-champ, elle a reçu instruction de procéder au contrôle dudit tricycle et à la vérification de l’origine du produit. C’est alors que le conducteur de l’engin a révélé qu’il n’était pas le propriétaire légitime du produit qu’il transportait, tout en manifestant sa disponibilité à nous conduire chez le propriétaire», a-t-il déclaré. Le transport sur les lieux a-t-il poursuivi, a permis de découvrir sur les lieux (Gampèla à la sortie de Ouagadougou sur la nationale n°4) de fabrication artisanale de vinaigre de table appartenant à Pierre Nabonswendé Béyi. «Une vérification plus approfondie a permis de constater les faits suivants: fabrication illégale de vinaigre de table, de l’eau de javel impropre à l'utilisation, de matières premières périmées, contrefaçon de marque, tromperie de consommateurs, tentatives de corruption», a-t-il énuméré. En ce qui concerne le matériel saisi, ce sont entre autres : plus de 1000 cartons de vinaigre, 200 bidons d’eau de javel de marque LACROIX et une importante quantité de bidons et de cartons vides destinés au conditionnement de ces produits. C’est à la suite de l’interpellation du sieur Béyi que les investigations selon le commandant de la BAC, ont permis de mettre la main sur Salif Sinaré. Sur son site de fabrication situé au quartier Tampouy, il y a été retrouvé, de l’avis du commissaire Bélem, entre autres, cinq fûts d’acide acétique périmé, 361 cartons d’eau de javel et de vinaigre, de 24 bidons vides. A la question de savoir comment ils fabriquent ces produits, le commandant de la BAC a expliqué que leur mode opératoire consiste en un mélange manuel du chlore, de la soude caustique, du colorant, du carbonate et de l’eau dans un fût et 12 heures après, le produit est prêt pour être servi aux clients. «Le vinaigre quant à lui est obtenu à l’issue du mélange de l’eau, de l’acide acétique et d’un colorant et le produit est consommable immédiatement», a-t-il dévoilé. Pour constater de visu les pratiques de ces fabricants, les journalistes ont été convoyés sur les deux sites.
Tout en invitant la population à une franche collaboration afin de réduire le phénomène de l’insécurité, le commissaire de police Abdoulaye Bélem a exhorté les journalistes à contacter les services de la police et de la gendarmerie en composant les numéros verts suivants 1010 ; 17.
Sidgomdé