Assises criminelles: Ousmane Guiro plaide non-coupable

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Publié le vendredi 19 juin 2015 | FasoZine

© Autre presse par DR
Ousmane Guiro, l’ex-Directeur général des douanes

Le jugement du dossier Ousmane Guiro, inscrit aux assises criminelles, a débuté ce jeudi 18 juin 2015 devant la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Ouagadougou et devrait prendre fin le 20 juin prochain. Dans ce dossier, trois chefs d’accusation sont reprochés à M. Guiro, ancien directeur des douanes : corruption passive, enrichissement illicite et violation à la réglementation des changes et recel.

Dès l’entame du procès, Me Salambéré, l’un des avocats de l’ex DG des Douanes, a demandé et obtenu la recomposition du nombre des membres présents de la Chambre pénale. « Je constate qu’il y a trois greffiers au lieu d’un seul qui devrait représenter la chambre pénale », indique l’avocat qui fonde son argument sur les articles 5 et 10 de la loi applicable devant la Chambre criminelle.

Observation que le juge prend en compte. On observe donc cinq minutes pour permettre à la Chambre pénale de se reconstituer. Ensuite, Me Salambéré revient à la charge pour faire remarquer que « ni son client (Guiro), ni le conseil des avocats n’a reçu d’avis ou de notification sur le jour du jugement ». Il soutient par ailleurs que c’est par la presse qu’ils ont pris connaissance de la date du procès.

Cette dernière observation, le 1er Président de la Cour d’Appel, Jean Emile Somda, la rejette, indiquant que le dossier du jour comprend une notification signée par l’accusé (Guiro), qui reconnait avoir reçu notification et la liste des témoins. C’est alors que commence le procès.

Ousmane Guiro dit ne pas reconnaître les faits qui lui sont reprochés et plaide non-coupable. « Depuis 1983, je gardais mon argent à la maison au lieu de la banque, par précaution. Je ne fais pas trop confiance au secret bancaire, surtout que je suis douanier », affirme l’accusé.

Interrogé sur la provenance de ces liasses de billets retrouvées dans une cantine chez uns de ses parents, Ousmane Guiro affirme qu’il recevait très souvent des cadeaux de la part de collègues, amis, collaborateurs, etc. surtout pendant des cérémonies familiales et lors de ses nombreuses missions à l’étranger, sans oublier les primes de service.

Sur le deuxième chef d’accusation retenu contre Guiro, notamment l’enrichissement illicite, Me Salambéré et le collectif d’avocats se demande s’il est « techniquement » possible de juger leur client sur la base du « seul et même délit », du même montant retrouvé.

Après cette étape, commence l’audition des six témoins de M. Guiro présents dans la salle. Il s’agit de Savadogo Adama, Sanou Geneviève, Kaboré Laurent Blaise, Sam Jean Silvestre, Guiro Habibou et Guiro Assami. Des auditions qui jusqu’à l’heure où nous traçions ces lignes, étaient encore en cours.

Abel Azonhandé