Le 15 mars 2013, le commandant de la Brigade de gendarmerie de Cinkansé, l’adjudant-chef Ernest Lompo a été fauché par des balles assassines de bandits, alors qu’il conduisait une mission de reconnaissance à Diaparé, dans le Koulpélogo. Il a trouvé la mort en voulant protéger la vie et les biens des populations. Les bandits viennent une fois de plus dicter leur loi à ceux qui sont chargés de protéger les Burkinabè. Le chef de la mission de reconnaissance a ainsi subi la loi des criminels. Que faire pour remonter le moral de la troupe et rassurer les populations ? Les stratèges en matière de sécurité ont du travail. Il faut agir vite. Il faut remonter le moral de la troupe. Trouver un contrepoids à même de faire fléchir le niveau du grand banditisme au Burkina Faso, est plus que jamais une nécessité. Un mois pratiquement jour pour jour, le 16 février 2013 à Dakola (frontière Burkina-Ghana), les délinquants ont fait parler d’eux en abattant froidement un jeune homme. Le butin de ce braquage a été évalué à 40 millions FCFA emportés par les auteurs.
Autre lieu, même réalité.
Sur l’axe Ouagadougou-Kongoussi, les coupeurs de route ont réussi la prouesse de mener dans l’intervalle de deux semaines (les 12 et 26 février), deux attaques avec comme conséquence, un mort, un blessé et des millions FCFA emportés. Rien n’arrête les délinquants dans leur quête effrénée d’argent. Même pas la vie humaine pourtant sacrée !
Il faut le dire, la professionnalisation de la délinquance est devenue une réalité au Burkina Faso, un choix de vie, pour ne pas dire un mode de vie pour certains individus.
La bataille n’est certes pas perdue, mais il y a de quoi être inquiet. Face à cette situation, des Burkinabè revendiquent des méthodes fortes pour barrer la route à ces sinistres individus qui écument les routes, dépouillent les honnêtes gens et endeuillent des familles… Des bavures, les bandits en font tous les jours à travers le pays. L’essentiel pour eux est d’atteindre leur objectif, à savoir dépouiller leurs victimes sans aucun remord. Pour eux, tous les moyens sont bons.
Aujourd’hui, on voyage au Burkina Faso, la peur au ventre. L’usager de la route se demande s’il arrivera à destination sans être braqué. La peur est réelle et permanente.
La sécurité à 100% n’existe dans aucun pays, mais l’insécurité ne doit pas non plus être la norme dans un pays comme le Burkina qui veut attirer des investisseurs privés étrangers. Le grand banditisme ne doit pas remettre en cause les efforts consentis par le pays à travers les multiples réformes dont la finalité est la conquête des investisseurs. Aussi, l’image de stabilité et de quiétude dont jouit notre pays au plan international, ne saurait être écornée par des individus sans foi ni loi. La lutte contre le grand banditisme doit être menée avec des moyens conséquents.
En attendant, ni les séances de présentation de délinquants aux médias, ni la prison ne semblent décourager les partisans du gain facile. Ils sont plus que jamais prêts à marcher sur des cadavres pour gagner leur pain. Il va falloir trouver d’autres moyens plus dissuasifs. Et cela pourrait commencer par une bonne coordination des actions des forces de sécurité et celles de la justice. L’élargissement hâtif et parfois injustifié de certains criminels par la justice a de quoi saper le moral de la police ou de la gendarmerie quand on sait les sacrifices consentis et les risques pris pour les arrêter. Les populations craignent également de dénoncer un individu qui sera très vite libéré et qui, par conséquent pourrait s’en prendre à elles.
Dans le contexte actuel, les Technologies de l’information et de la communication semblent faciliter l’action des braqueurs et de leurs complices. Mais, on le sait bien, toute technologie a ses limites, ses failles. La police et la gendarmerie pourraient jouer sur ce tableau. La mort de l’adjudant-chef Ernest Lompo est un crime, un véritable coup porté à l’ensemble du système de sécurité burkinabè.
Faire de la lutte contre le grand banditisme l’affaire de tous, contribuera à faciliter le travail des forces de sécurité. Celles-ci mènent leurs actions sur la base d’information. C’est pourquoi elles ont besoin de la collaboration des populations pour la traque des bandits et surtout de leurs rois.
Car comme le note un proverbe chinois « pour capturer des bandits il faut commencer par cap-turer leur roi ». Les populations sont invitées à collaborer dans ce combat, en dénonçant les groupes de malfrats qui écument les honnêtes citoyens.
Il est temps de mettre fin aux funestes besognes des bandits à travers le pays.