Débutées depuis le lundi 15 juin 2015 les assises criminelles se poursuivent. Pour la journée du mercredi 17 juin, un seul dossier était inscrit à l’ordre du jour. A l’issue de l’audience, le jury a délibéré et condamné à 20 ans de prison Sayidou Kabré pour meurtre d’un vigile à la BRAKINA, depuis 2010. L’accusé, lui-même, bénéficiant d’une liberté provisoire est en fuite et un mandat d’arrêt a été lancé en son encontre. En ce qui concerne le dossier Guiro, il est programmé pour être jugé le 18 juin, selon le substitut général de la Cour d’appel de Ouagadougou, Sidi Michäel Sawadogo.
Les dossiers à l’ordre du jour à l’occasion des assises criminelles se tiennent et des peines sont prononcées, chaque jour, depuis le 15 juin dernier. C’est ainsi que hier 17 juin, le dossier Kabré, le seul d’ailleurs, fut être inscrit à l’ordre du jour. C’est une salle d’audience visiblement déserte qui a assisté au jugement par défaut (Ndlr ; l’accusé lui-même étant absent) de celui qui est perçu comme ayant été l’auteur du meurtre de Nébila Bassolé, vigile à la BRAKINA au moment des faits. Ainsi, à l’issue de l‘audience, le jury a procédé à la délibération et contrairement à 15 ans de prison requis par le parquet, c’est de 20 ans qu’écope Sayidou Kabré. « Il est condamné à 20 ans et il y a un mandat d’arrêt qui est lancé à son encontre. Donc la seconde étape c’est l’exécution de ce mandat d’arrêt. Mais la durée de la détention préventive est soustraite de sa peine. Il faut dire qu’il a déjà fait 4 années et demie de détention préventive », a laissé entendre Sidi Michäel Sawadogo. Comment se fait-il que la cour ait statué par défaut ? A cette question, le substitut général de la Cour d’appel de Ouagadougou, a expliqué : « Lorsque qu’une personne est en détention préventive, il faut le libérer à un certain moment pour le reprendre pour le jugement. Cela relève de la loi. Mais à l’occasion des assises, il y a un acte spécial qu’on délivre appelé ordonnance de prise de corps. Donc si cet acte est délivré, c’est à la police judiciaire ou la gendarmerie qui doit rechercher l’intéressé. Il se trouve maintenant que Sayidou Kabré demeure introuvable ».
Avec 3 coups de poignards
à l’abdomen, il y a volonté de tuer
Sayidou Kabré, faut-il le rappeler, purgera encore au moins 16 ans de prison car ayant déjà passé plus de 4 ans en détention préventive. « La détention préventive est extraite de la peine », a fait savoir le substitut général. Encore faut-il le préciser, le vigile, Nébila Bassolé, a trouvé la mort, le 3 aout 2010, à l’usine de la Brakina Kossodo. L’accusé, Sayidou Kabré, était un journalier qui travaillait à la production des boissons gazeuses et le vigile l’a surpris en train de consommer de la boisson Fanta ‘’alors que dans la réglementation de l’usine c’est interdit’’. « Il a voulu l’interpeller pour le conduire au poste d’où l’opposition de l’accusé. Toujours est-il qu’il était armé d’un poignard. C’est en ce moment qu’il a poignardé le vigile, sous prétexte que ce dernier a brandit un pistolet ». Selon le Substitut général, l’excuse de l’accusé ne tient pas car « il a poignardé le vigile à 3 reprises à l’abdomen. Donc il y avait l’intention manifeste de tuer ». Sidi Michäel Sawadogo indiqué que lorsque Sayidou Kabré a commis les faits, il s’est rendu compte que l’étau se resserrait contre lui et il s’est rendu à la gendarmerie. En ce qui concerne le dossier Guiro il est programmé pour être jugé le jeudi 18 juin1