La 11e édition de la Semaine nationale de l’internet (SNI) se tiendra du 23 au 27 juin 2015 sous le thème « La promotion des moyens et outils de paiement électronique au Burkina Faso : enjeux et perspectives ». A une semaine du début des activités, le ministre du Développement de l’Economie numérique et des Postes, Nébila Amadou Yaro, a, au cours d’une interview réalisée le 17 juin 2015, dévoilé les grandes articulations de cet événement. De la particularité de cette 11e édition au choix du thème, en passant par la sécurité informatique, le ministre est revenu en large sur l’organisation de la SNI 2015.
Le 23 juin prochain, va débuter la 11e édition de la Semaine nationale de l’internet. Quelle sera la particularité de cette 11e édition ?
Amadou Yaro Vous savez que nous sommes à notre 11e édition. La Semaine nationale de l’internet s’est déroulée normalement sans discontinuité depuis les dix dernières éditions. Cette année, nous avons choisi un thème majeur qui est de réfléchir sur la promotion des outils électroniques de paiement. Cette année, la particularité réside d’abord dans le choix du thème. Deuxièmement, il faut savoir que nous avons organisé un atelier bilan des dix dernières éditions de la Semaine nationale de l’internet. Il s’agissait de faire le point et de lancer définitivement la Semaine nationale de l’internet dans les activités majeures de notre pays. De ce point de vue, nous pensons qu’à partir de cette 11e édition, d’autres activités vont naître. Mais, ce qu’il faut surtout retenir, la Semaine nationale de l’internet sera désormais l’affaire des acteurs de l’informatique.
Le thème de cette 11e édition est lié à la promotion des moyens de paiements électroniques. Pourquoi le choix de ce thème et quelle est sa portée ?
Aujourd’hui, le téléphone portable n’est plus seulement un instrument de communication classique. C’est un instrument qui a d’autres avantages. Pour nous, c’est un élément important. Nous voulons ainsi contribuer un tant soit peu à la lutte contre certains fléaux. Vous savez que le grand banditisme est aujourd’hui dans notre pays. Beaucoup d’opérateurs économiques et de commerçants ont été victimes d’attaques et de braquage sur nos routes. En faisant la promotion de ces outils de paiement, nous contribuons à ralentir considérablement ces attaques dans notre pays.
La promotion de ces moyens électroniques va de paire avec la sécurité informatique. Est-ce que toutes les dispositions sont prises pour y parvenir ?
La Semaine nationale de l’internet a pour objet de montrer les avantages des techniques de l’information et de la communication. Et pour nous, en mettant l’accent sur ces avantages, nous voulons rassurer la population et lui montrer qu’elle peut utiliser en toute sécurité ces techniques. Si nous voulons promouvoir ces TIC, il faut mettre l’accent sur la sécurité. Beaucoup d’instruments ont été mis en place aussi bien sur le plan institutionnel que sur le plan de la mise en place de structure dont le rôle est de lutter contre l’insécurité sur le plan informatique. J’en veux pour preuve la création de l’Agence nationale pour la promotion des TIC dont le rôle est de lutter contre l’insécurité informatique. De ce point de vue, nous sommes assez satisfaits. C’est vrai que nous avons eu une attaque sur certains de nos sites récemment, mais cette attaque a été très rapidement jugulée. Aujourd’hui, nous sommes en train d’évaluer les conséquences de ces attaques. Mais, je peux dire que la réaction a été très prompte. La preuve, c’est que dans la journée, nous avons pu mettre en place ces sites WEB de ces différents ministères.
Il y a un changement dans le programme officiel qui a déjà été lancé. A quand le lancement officiel de la 11e édition et quel est votre message à l’endroit du public ?
L’une des particularités de cette 11e édition, c’est que nous avons commencé certaines activités avant le lancement officiel. Nous avons, à Kaya, procédé au lancement de la partie formation des jeunes à l’informatique de manière générale. La Semaine débute le 23 juin et s’étend jusqu’au 27 juin. Pour nous, ce sont des dates importantes dans le processus. L’appel que je voudrais lancer va à l’endroit de l’ensemble de la population. Que les élèves et les étudiants puissent vraiment s’approprier cette Semaine. C’est la semaine de la fête de l’internet. Donc, beaucoup d’exposants seront sur place. Ils pourront venir voir les dernières technologies qu’il y a dans ce domaine-là. Ils pourront s’exercer et faire davantage confiance à l’internet. Le second message va à l’endroit des acteurs, donc des exposants. Nous leur demandons de mettre à la disposition de la population l’ensemble des outils pour qu’elle puisse définitivement avoir confiance à cette technologie. Enfin, je lance un appel à tous nos partenaires techniques et financiers pour leur dire que ce que nous sommes en train de faire, c’est également pour eux. Je voudrais rappeler que c’est une semaine qui est placée sous le haut patronage du Premier ministre et le parrainage du président de la Commission de l’UEMOA.
Pourquoi voulez-vous que la SNI devienne maintenant l’affaire des acteurs du terrain ?
Vous savez que Internet est d’abord destiné à la population entière. Pour nous, quand vous regardez les objectifs qui ont été visés au début, sont de faire en sorte que l’ensemble des acteurs puissent se rencontrer, échanger et voir les nouvelles applications qui existent. Les TIC, de façon générale, c’est aussi l’affaire des opérateurs commerciaux. Il nous a paru important que les acteurs, le public et les opérateurs économiques puissent s’approprier cela parce que nous pensons que cette Semaine doit leur revenir. Nous pensons qu’à la fin de cette Semaine, nous allons faire le bilan. Le bilan ne consistera pas seulement à voir le nombre de personnes qui ont visité les stands, mais de voir s’il y a eu des chiffres d’affaires, des rencontres entre les différents acteurs, des achats et des ventes.
L’année passée, compte tenu du phénomène Ebola, les partenaires étrangers n’ont pas été invités. Est-ce qu’ils seront de la partie, cette année ?
Cette année, nous avons invité des partenaires étrangers qui vont venir. Je voudrais remercier le ministère de la Santé qui a pris toutes les dispositions pour que cette fête se déroule dans les bonnes conditions.
Comment le ministère va s’y prendre pour impliquer davantage les mairies ?
Nous avons lancé le processus à Kaya qui est la ville qui va accueillir la fête de l’indépendance cette année. Donc, nous avons voulu impliquer les mairies –actuellement ce sont les Délégations spéciales- qui ont été invitées à ouvrir leurs centres partout où il y a des centres de formation. Nous allons les appuyer en y envoyant d’abord des formateurs. Pour l’ensemble des mairies qui sont intéressées, nous allons leur envoyer des formateurs. Et, tant que nous le pourrons, nous allons leur envoyer des moyens informatiques pour pouvoir former les jeunes1
Propos recueillis par Alphonse Chiba GUEBRE
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