Placées sous le thème : « Autonomisation et responsabilisation des jeunes : état des lieux et perspectives », les assises nationales des jeunes se tiendront à Gaoua dans la région du Sud-ouest, les 18 et 19 juin 2015. Comment va se dérouler cet événement ? Qu’est-ce qui sera au menu des échanges ? Les réponses dans cet entretien avec le directeur de cabinet du ministre en charge de la jeunesse et président délégué du comité national d’organisation de ces assises, Issa S. Fayama.
Sidwaya (S.) : Qu’est-ce qui a motivé le choix du thème de ce forum ?
Issa Fayama (I.F.) : Le choix du thème va de soi parce que la question de la jeunesse est au cœur de toutes les politiques de développement. Lorsque la jeunesse n’est pas autonome, lorsqu’elle n’a pas d’emploi, lorsqu’elle n’a pas d’occupation durable, il pourrait arriver les évènements que nous avons vécus les 30 et 31 octobre 2014. Donc l’autonomisation des jeunes et leur responsabilisation est une question qui doit être au cœur des politiques de tous les pays du monde.
S. : Combien de jeunes seront au rendez-vous de cette édition et quel est leur profil ?
I.F. : Nous attendons à ce forum globalement 1000 jeunes. Ils sont repartis suivant un certain nombre de catégories : les jeunes ruraux, les jeunes scolarisés, déscolarisés, diplômés, etc.
En plus de cela, cette année, les assises se tiennent dans un contexte assez particulier marqué par l’avènement de l’insurrection populaire. Donc nous avons tenu compte d’une certaine catégorie de jeunes qui ne tient plus compte des critères de la charte de la jeunesse, à savoir 15 à 35 ans.
A cet effet, le ministre nous a fait le devoir d’inviter ces jeunes qui seront au nombre de 100 qui ne répondent plus à ces critères.
Ce sont les jeunes leaders des associations qui ont porté à bout de bras les évènements des 30 et 31 octobre 2014.
S. : Les activités entrant dans le cadre de ces assises sont nombreuses, mais nulle part, l’on ne voit le bilan des fora passés. Pourquoi ?
I.F. : On ne parle pas du bilan des fora passés, parce que cela a déjà été fait pendant les fora régionaux. Et c’est à partir de ces bilans que les bases de l’organisation du forum de cette année ont été posées.
S. : Au-delà des communications sur le thème qui sont certes d’actualité, quel processus sera mis en place pour l’appropriation par la jeunesse des différents messages ?
I.F. : Ce suivi sera décidé sur place. Les jeunes vont échanger directement avec le chef de l’Etat. Ils définiront la méthode la plus appropriée qui leur permette de suivre les recommandations de ces échanges.
S. : Le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, va rencontrer les chefs d’entreprises. Pour quelles raisons?
I.F. : Lorsqu’on parle d’autonomisation de la jeunesse, il y a une question d’emploi, de chômage ou de sous-emploi qui est posée. L’objectif est très simple. Je crois que l’intitulé de la rencontre qui est : « Rencontre d’échanges entre le chef du gouvernement et les chefs d’entreprises sur les opportunités de stage et d’embauche », est évocateur. L’objectif est de voir avec ces chefs d’entreprises, pendant la période de la transition, ce qui peut être fait dans le sens de l’emploi des jeunes. Une sorte d’élan patriotique que l’on demande aux chefs d’entreprises de prendre des engagements pour embaucher un certain nombre de jeunes. Il s’agit en fait de leur offrir des emplois ou des stages dans le but de renforcer leur employabilité. Nous nous attendons à ce que le chef d’une entreprise dise qu’il peut embaucher au moins cinq jeunes. Nous voulons que des chefs d’entreprises fassent des propositions ou s’engagent à employer, selon leurs besoins, des jeunes.
S. : Pourquoi ne pas permettre aux jeunes de discuter directement avec les chefs d’entreprises alors ?
I.F. : L’objectif est que les résultats des discussions entre le Premier ministre et les chefs d’entreprises nourrissent le lendemain, les échanges que les jeunes auront avec le chef de l’Etat. Lorsque nous parlons de l’autonomisation des jeunes, la question principale est l’emploi. Dores et déjà, en plus des autres activités qui ont été menées dans le sens de résoudre le problème du chômage, nous voulons des solutions concrètes.
S. : L’incivisme gagne du terrain pour ne pas dire qu’elle s’est installée au sein de la jeunesse burkinabè ; qu’est-ce que les assises peuvent apporter pour résoudre ce problème?
I.F. : La question de l’incivisme est devenue primordiale. Les thèmes que nous avons prévus en marge du thème principal, portent essentiellement sur les élections. La jeunesse burkinabè constitue la frange la plus importante de notre société. Elle est l’espoir de demain. Donc les impliquer dans les questions électorales, c’est former des citoyens de demain. Il y a un thème qui porte sur le civisme ; « Le rôle de la jeunesse dans une transition politique apaisée au Burkina Faso ». Dans l’animation de ce thème, je ne devance pas l’iguane dans l’eau, mais en présageant déjà ce que le conférencier va dire, il va de soit que les questions d’incivisme de ces jeunes gens ressortent. Nous allons donc appeler les jeunes à beaucoup plus de civisme. Lorsque dans le thème principal, l’on parle de responsabilisation de la jeunesse, bien entendu, il s’agit de la question du civisme ou de l’incivisme qui gagne du terrain.
S. : Quel est le coût global de l’organisation de ses assises?
I.F. : Aujourd’hui, il est difficile de donner le coût global de l’organisation de ce forum. Mais nous avons un budget de 200 millions FCFA. Donc nous sommes obligés de tout faire avec ce budget.
S. : Quel est l’état d’avancement des préparatifs ?
I.F. : A ce jour, l’on peut dire que tout est fin prêt. Je viens de la dernière réunion préparatoire à la tenue des assises. Le comité national d’organisation se déporte demain (NDLR : 16 juin) à Gaoua pour appuyer le comité régional d’organisation dans le but d’être fin prêt les 18 et 19 juin 2015.
Entretien réalisé par Gaspard BAYALA
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