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Attentats terroristes à N’djamena: Nous sommes tous interpellés
Publié le mercredi 17 juin 2015  |  Le Quotidien




Le Tchad touché au cœur par le terrorisme. N’Djaména a été frappée par deux attentats-suicide meurtriers lundi dernier. Les auteurs de ces attentats ont réussi un gros coup. Les cibles (des sites de la police), l’ampleur du chaos (une vingtaine de victimes), le mode opératoire (attentat kamikaze) et la ville frappée placent cette attaque parmi les plus hauts faits de guerre du terrorisme islamiste en Afrique. Car N’Djaména n’est pas n’importe quelle ville. C’est un véritable quartier général de la lutte contre le terrorisme en Afrique. Là se conçoivent les stratégies et se prennent les décisions ; de là décollent les avions militaires français qui « neutralisent » les djihadistes au Nord du Mali ; de cette ville partent les troupes tchadiennes qui ont fait très au mal aux djihadistes maliens puis à Boko Haram. La capitale tchadienne est donc un vrai symbole pour les fous de Dieu. Réussir à la frapper aussi durement est un vrai coup de maître. Par contre, c’est un coup dur pour Idriss Déby, qui s’est érigé ces dernières années en commandant en chef de la lutte contre les extrémistes armés. Il est sur tous les fronts, partout où on lui fait appel, comme en Centrafrique, au Mali et au Nigeria. Nul ne pouvait donc imaginer que ce grand stratège militaire, ce Jules César du Sahel, cette terreur des djihadistes, soit incapable de se protéger d’un attentat venant de ses ennemis.
Que N’Djaména, véritable place forte où sont établis les états-majors de l’opération Barkhane française intervenant dans le Sahel et le Sahara contre le terrorisme et la Force d’intervention conjointe multinationale réunissant les pays en lutte contre Boko Haram au Nigeria, soit touché par des attentats, est une nouvelle preuve que nul n’est à l’abri du terrorisme. Même s’il fragilise politiquement Déby, avec les inquiétudes qui pourraient naitre au sein de la population tchadienne craignant d’autres représailles et l’enlisement dans le conflit au Nigeria, cet attentat lui donne cependant raison : il faut à tout prix nettoyer le continent du cancer terroriste. Il n’y a pas de compromis possible entre les Etats et ces bandes obscurantistes. Cette nouvelle guerre, dont la particularité est son caractère asymétrique, nécessite forcément une plus grande entente entre tous les pays du continent. Malheureusement, les réunions successives sur la question se terminent toujours par des incantations et des vœux pieux. Fort heureusement, des pays comme le Tchad n’hésitent pas à engager la lutte, au prix fort s’il le faut. Car ce sont des soldats qui tombent, des familles qui sont endeuillées, des ressources importantes qui sont dépensées. A ce titre, l’Afrique ne pourra sans doute jamais assez remercier le Tchad pour le sacrifice de ses enfants. Mais au moins, il est du devoir de l’Afrique de se mobiliser pour le soulager quelque peu du fardeau, dans la bataille contre Boko Haram.
Avec l’avènement d’un nouveau président au Nigeria, l’espoir est permis. Une meilleure coordination entre les pays intervenant contre Boko Haram est désormais envisageable. Il serait étonnant que le groupe terroriste, cerné de toutes parts, réussisse à résister longtemps face à des Etats bien organisés et déterminés. Bien sûr, les attentats aveugles comme ceux survenus lundi à N’Djaména ne pourront être évités à court terme. Mais si le groupe est décapité et réduit à sa plus simple expression, c’est déjà un acquis de taille. En tout cas, avec la gifle qu’il vient de recevoir, Idriss Déby Itno voudra certainement venger les morts tchadiens. Touché dans son orgueil, il sera encore plus impitoyable. On peut donc compter sur lui pour mener une guerre sans merci contre la secte nigériane. A quelque chose, malheur est bon. Les attentats survenus dans la capitale tchadienne vont certainement sonner la mobilisation générale des Etats voisins du Nigeria, mais aussi de toute l’Afrique et de la communauté internationale. Car tous, nous sommes concernés1

La Rédaction
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