Ouagadougou (Burkina Faso) - Le Premier ministre burkinabè, Beyon Luc Adolphe Tiao, a annoncé, au cours d’une rencontre avec les étudiants sur le campus de l’Université de Ouagadougou que ‘’9 261 étudiants sur un effectif total de 23 447 de cette Université sont susceptibles d’être touchés par le blanchiment technique des années antérieures à la rentrée 2012/2013’’.
''Dans certaines filières de l'Université de Ouagadougou et pour quelques promotions d'étudiants, nous sommes en réalité dans une année blanche de fait, car il est impossible de rattraper deux à trois années de perdu'', a affirmé Luc Adolphe Tiao.
Selon lui, cela explique pourquoi le gouvernement a décidé de recourir au blanchissement technique des années antérieures à la rentrée 2012/2013, dans l'espoir de normaliser la situation au plus tard à la rentrée 2015/2016.
''Les évaluations ont été faites dans ce sens et nous donnent la situation suivante : 9 261 étudiants sur un effectif total de 23 447 de l'Université de Ouagadougou sont susceptibles d'être touchés par cette mesure'', a-t-il dit.
M. Tiao a soutenu que des mesures ont été prises pour minimiser l'impact de cette décision académique sur la carrière des étudiants et leurs conditions de vie.
Ainsi, les mesures d'accompagnement concerneront le renforcement en ressources humaines, la réorganisation des activités pédagogiques et la fixation d'un calendrier académique non modifiable, autant que possible, et l'adaptation de la mise en œuvre de la réforme LMD.
Le gouvernement, assure Luc Adolphe Tiao, débloquera environ 710 000 000 FCFA pour compenser des retards de bourses, prêts ou aides gelés pour des faits de résultats non présentés.
Les étudiants de l'Université de Ouagadougou (UO) qui ne voulaient surtout pas entendre parler d'une quelconque invalidation ou d'un blanchiment de l'année académique, n'ont pas accueilli favorablement cette information.
Ils ont violemment manifesté leur désapprobation par des huées à l'endroit du chef du gouvernement et des manifestations dans les rues jouxtant l'Université de Ouagadougou, écourtant ainsi la rencontre avec les étudiants.
Les manifestations se sont poursuivies au cours de la journée, après que le Premier ministre s'est rapidement retiré du campus.