Après le décès de son président, Norbert Michel Tiendrébéogo il y a quelques semaines, le Front des forces sociales (FFS), à travers la déclaration qui suit, déclare « ne plus être tenu par les résultats issus de la récente Convention pour l’unité sankariste, qui a fait de Me Bénéwendé Sankara leur candidat unique.
En ces moments difficiles pour le Front des forces sociales marqués par la disparition de notre camarade Président Norbert Michel Tiendrébéogo, le Bureau exécutif national s’est réuni en session extraordinaire le samedi 6 juin 2015 à son siège. L’instance a délibéré autour de deux points inscrits à son ordre du jour à savoir :
- le compte rendu de la participation du parti à la convention pour l’unité des sankaristes;
- et les perspectives.
A l’entame des travaux, les camarades ont tenu à rendre un vibrant hommage à leur Président, homme de conviction, de droiture, de combat et d’honnêteté politique… bref à celui qui a su apporter avec détermination sa contribution à la noble lutte pour les causes justes, pour l’avènement d’un Burkina Faso nouveau. Les camarades ont manqué de mots pour traduire leurs sincère et profonde gratitude à tous les démocrates et patriotes qui n’ont ménagé aucun effort pour les accompagner dans cette dure et douloureuse épreuve.
En l’occurrence, le parti, à travers le BEN et l’ensemble des structures, tient à exprimer ses plus sincères remerciements aux délégations des partis frères, de la presse et des médias, des différentes institutions et à tous les acteurs de la scène sociopolitique nationale pour leurs soutiens multiformes.
Par la présente, le FFS, parti révolutionnaire, sankariste et de démocrates républicains se sent tenu aujourd’hui par un devoir d’information, de prendre à témoin les acteurs du combat de la démocratie et de la justice de notre peuple.
A cet effet, il nous plaît de rappeler que notre pays est sous le joug du système colonial et néocolonial depuis des décennies et que cela s’est accentué ces 27 dernières années avec la complicité du système Compaoré.
Depuis la liquidation de la révolution le 15 octobre 1987 et l’instauration du régime fantoche de Blaise Compaoré, du Front Populaire à la Quatrième République en passant par l’ODP/MT et le CDP, que d’hommes et de femmes ayant vécu sous «la férule humiliante» d’un pouvoir autocratique dont les fondements et le mode de gestion n’ont été que les assassinats, la corruption, le mensonge et l’escroquerie politique sous toutes les formes.
De toute évidence et dans un tel contexte il va sans dire que des filles et fils de ce pays n’ont connu que brimades, humiliations et exclusions pour leurs opinions différentes, contradictoires et pour leur refus de toutes formes de forfaiture, étant entendu que nous avons pris une juste conscience du sacrifice suprême du Président du Faso le camarade Thomas Sankara.
Très tôt et quelques heures seulement après son assassinat, ceux dont la réticence à soutenir la traîtrise a été perçue comme un acte de défiance ont été taxés d’ennemis à neutraliser, à éliminer.
C’est dans ces tourmentes que nos camarades, dès les premières heures, se sont révélés de part leur intrépidité, leur audace et leur rejet de l’ignominie.
Nous croyons pouvoir dire que le sankarisme est né dans la lutte pour la cause juste en opposition à la forfaiture du 15 octobre 1987.
Depuis lors, que d’initiatives, que de tentatives sous toutes les formes pour que les idéaux de Thomas SANKARA survivent, prospèrent et triomphent. Mais hélas…. Les ennemis du peuple, ceux qui ne rêvaient que de leur seul bonheur, ont entrepris d’utiliser les ressources publiques pour arriver à leurs fins.
Ainsi, malgré tant d’efforts, nous n’avons cessé d’espérer que les uns et les autres comprendront l’importance de notre volonté d’union, de notre sens du sacrifice et la nécessité de parler d’une seule et même voix. Ce qui malheureusement, n’est pas le cas au regard des faits et gestes auxquels nous assistons encore.
1- De la convention pour l’unité des sankaristes :
Il sied de rappeler que les 16 et 17 mai 2015 a eu lieu au Palais des Sports de Ouaga 2000, la Convention des sankaristes, partis politiques et associations y compris. Le Front des forces sociales (FFS), notre parti, y a pris part sans aucun calcul ni arrière pensée.
Mais force est de constater que l’unité tant recherchée de la grande famille sankariste n’a pas été au rendez-vous.
En effet, depuis l’idée de la Convention jusqu’à sa tenue, nous, du Front des Forces sociales, avons constaté et été mis devant certains faits qui pouvaient légitimement nous amener à nous retirer de ladite Convention, comme d’autres l’ont fait. Mais, au nom de cette unité, et pour des raisons de loyauté, nous avons préféré faire fi des nombreuses imperfections qui ont jalonné le processus, depuis l’idée initiale jusqu’à la désignation du candidat « unique » des sankaristes.
On peut noter, entre autres, l’insuffisance dans la préparation des documents de la Convention, la détermination des thèmes, le choix du logo du candidat « unique », le manque de cohésion dans l’établissement des listes pour les législatives, etc., autant de points sur lesquels nous avons voulu et recherché un consensus pour une vision commune et une unité d’action pour la victoire du sankarisme, mais hélas !
2- Des perspectives
Après avoir conduit notre très cher Camarade Président, Norbert, à sa dernière demeure, le BEN, après analyse du processus de mise en œuvre de la convention et des résultats qui en ont découlé, déclare par la présente, au nom de toutes les militantes et de tous les militants du parti, ne plus être tenu par les résultats issus de cette convention.
Aussi, le BEN invite les militantes et militants à rester mobilisés pour l’idéal sankariste et pour réussir une pleine participation du FFS aux futures élections afin de maintenir haut le flambeau qui nous a été légué.
En outre, le BEN informe les militantes, militants et sympathisants de la tenue prochaine d’un congrès extraordinaire qui décidera de la conduite à tenir qui sera toujours en phase avec la morale progressiste et les principes organisationnels chers à notre parti, le Front des forces sociales, FFS.
Gloire éternelle aux martyrs du Faso !
La Patrie ou la mort, nous vaincrons !
Fait à Ouagadougou, le 15 juin 2015
Pour le BEN,
La première vice-présidente
Fatmata BANCE
01 BP 585 Ouagadougou 01 Burkina Faso - Tél: (00226) 70104102 - 78809075
Mail: fatmatabance@gmail.com