Le ministre des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports, Daouda Traoré, est allé, le 11 juin 2015, constater l'état d'avancement des travaux de construction et de bitumage du tronçon Ouahigouya-Thiou-Frontière du Mali. Il en ressort que le taux d'exécution des travaux se situe à 56% sur un délai déjà consommé à 80%.
Démarrés le 4 juillet 2013 pour un délai d'exécution de dix-huit mois, les travaux de bitumage de l'axe Ouahigouya-Thiou-Frontière du Mali ne sont toujours pas achevés. Près de deux ans après, le taux global d’exécution des travaux est d’environ 56%, à en croire les techniciens de l'entreprise commise à la tâche, ATP/SGTI. C'est pour toucher du doigt les réalités du terrain et donner un coup de fouet aux travaux que le ministre en charge des infrastructures, Daouda Traoré, accompagné des partenaires techniques et financiers, des autorités locales et bien d'autres acteurs, a effectué une visite sur le chantier, le jeudi 11 juin 2015. Avant l'entame de la visite, la délégation a eu droit à une présentation du projet au kilomètre zéro (centre-ville de Ouahigouya). De prime abord, le ministre a voulu s'imprégner des difficultés qui entravent la bonne marche du projet. Dans une ambiance parfois tendue, les responsables de l'entreprise et ceux de la mission de contrôle ont fourni des explications à l'hôte du jour. L'entreprise a reconnu que les travaux ont connu des dysfonctionnements à leur début avant de rassurer que tout est rentré dans l'ordre. En effet, les activités ont été suspendues à deux reprises depuis leur démarrage (le 15 juillet 2013 et le 1er août 2014), cumulant ainsi 166 jours de retard, soit 5 mois. ‹‹Auparavant, il y a eu des problèmes qui étaient liés aux plans d'exécution et aux résultats du Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics (LNBTP). Maintenant ça va ››, a indiqué le directeur des travaux de l'entreprise, Mamadou Ndiaye. Et le directeur technique, Basile Kouadio, de renchérir qu'il y a eu, au départ, un surcoût du travail par rapport à la mise en place de la couche de fondation sur une distance de 46 kilomètres; ce qui a aussi contribué au retard. A cela, se sont ajoutés d'autres problèmes de matériel qui sont maintenant résolus. A 650 mètres plus loin, les visiteurs ont fait escale pour apprécier la construction des caniveaux à l'intérieur de la ville. Les ouvrages de drainage y sont achevés mais le revêtement de la chaussée en béton bitumineux l'est à moitié.
Des inquiétudes à tous les niveaux
A 13 kilomètres de la ville, le ministre et sa délégation ont pu visiter le barrage de Bango en construction. A ce niveau, c'est la tranchée de la digue qui est réalisée pour le moment. Avec une capacité de stockage de 150 000 m3, ce barrage fait partie des travaux connexes que l'entreprise va exécuter. Le cortège a ensuite marqué une halte au km 29. C'est là qu'ont pris fin les travaux de revêtement de la voie, longue de près de 63 kilomètres. Le ministre Traoré s'est dit préoccupé par rapport à l'avancement des travaux. A ce qu'il dit, au moment de sa nomination il y a six mois, le chantier était à 50% de taux de réalisation. Si aujourd'hui, on parle de 56%, cela veut dire que les travaux avancent de 1% par mois, a-t-il dit en substance. A Thiou, au km 36, ce sont des caniveaux en cours de construction qui ont retenu l'attention des visiteurs. Mais dans cette localité, la population est furieuse. Une pluie tombée le 9 juin a inondé des maisons suite aux travaux de remblai qui ont bouché les caniveaux. A entendre le haut-commissaire du Yatenga, Seydou Coulibaly, c'est la prompte intervention des autorités locales qui a permis de calmer la furie des habitants qui étaient sortis pour manifester. Et le préfet de Thiou, Pierre Nikiéma, de préciser que l'inondation a fait quinze victimes. Séance tenante, le ministre a ordonné que les caniveaux soient débouchés au plus vite afin d'éviter l'irréparable. Le périple a pris fin avec la visite du site prévu pour l'érection d'une station de pesage, juste après le poste des douanes de Thiou. Sur ce site, rien n'est encore sorti de terre. Toute chose qui inquiète le ministre. ‹‹ Pour l'exécution du poste de pesage, il y a des délais incompressibles car la toiture doit être réalisée en dalles et le béton armé demande un certain nombre de jours pour se consolider››, a-t-il lancé. Pour lui, le poste de pesage constitue un point critique car ce sont seulement les plans d'exécution qui ont été approuvés d'abord. ‹‹ C'est pour cela que j'ai donné des instructions fermes à toutes les parties pour que très rapidement, l'entreprise procède à l'élaboration d'un planning hebdomadaire détaillé de l'exécution de ce poste de pesage qui, du reste, va permettre de protéger notre patrimoine routier ››, a confié le ministre Traoré. Pour l'ensemble du chantier, il s'est dit préoccupé et a exhorté l'entreprise, la mission de contrôle et la direction générale des routes à tout mettre en œuvre afin que les travaux finissent dans les délais, notamment en novembre 2015. Mais du côté de l'entreprise, on rassure que le goudron sera livré en fin octobre 2015.
Mady KABRE
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