C’est par une victoire que les Etalons débutent les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) Gabon 2017). Opposés aux Cœlacanthes des Îles Comores, le samedi 13 juin 2015, au stade du 4-Août de Ouagadougou, Charles Kaboré et ses camarades se sont imposés 2-0, se réconciliant du même coup avec leur public qu’ils avaient déçu lors de la CAN 2015 en Guinée Equatoriale.
Les Etalons ont mis fin aux allégations qui laissaient croire qu’ils n’étaient pas capables de dompter les Cœlacanthes (une espèce de poissons) des îles Comores. Par deux fois, ils ont renvoyé le portier de ces ‘’aquatiques’’, Boina Ben Salim, chercher la balle au fond de ses filets lors du match qui les opposait, le 13 juin, au stade du 4-Août à l’occasion de la première journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) Gabon 2017. Mais les Etalons ont eu beaucoup de peine avant de parvenir à briser le rideau défensif des Comoriens. En effet, c’est sans complexe que le onze comorien a débuté la rencontre. Et cela se justifie par le fait que cette équipe, malgré son statut de petit gabarit de la poule D, avait fait jeu égal (1-1) avec les Etalons le 5 mars 2014 en match amical international à Marseille. Cette prouesse face aux vices-champions d’Afrique d’alors les a mis en confiance. La première balle offensive au cours de cette rencontre de samedi est à mettre d’ailleurs à leur actif. Sur un coup franc obtenu dès la 2e mm de jeu Chamed Nasser donne des sueurs froides au camp burkinabè. Très rapide, il devance toute la défense pour reprendre ce coup franc bien exécuté. Heureusement pour le pays hôte, qu’il manque son geste. Le même Nasser va obliger Germain Sanou à la 19e à dévier le cuir en corner pour sauvegarder sa cage. Si les occasions franches de but étaient à mettre à l’actif des Comoriens, la domination dans le jeu était par contre Etalons. Dominateurs certes, les Etalons n’arrivaient pas jusque-là à se montrer menaçants. A défaut donc de monter à l’assaut par le biais du collectif, les individualités de l’écurie ont commencé donc par s’exprimer. Arsitide Bancé, Bertrand Traoré, Préjuce Nakoulma se mettent successivement en évidence, mais ils manquent tous le dernier geste. Ces individualités freinent quelque peu l’ardeur des visiteurs qui se replient dans leur camp. Les derniers instants de cette première partie voient alors une domination nette des Etalons. Mais cette mi-temps s’épuise sans le moindre but. Toutefois, le réveil des Etalons a montré que ces Comoriens ne pouvaient pas résister pendant longtemps s’ils maintenaient la pression.
Bertrand Traoré, le chef d’orchestre
S’il y a bien un artisan du succès des Etalons au sortir de cette rencontre Burkina Faso/Comores, c’est bien le jeune attaquant de Vitesse Arnhem, Bertrand Traoré. Efficace dans ses prises de balle, dans ses relances et ses frappes, il a véritablement porté l’équipe des Etalons au triomphe ce samedi soir. En effet, de retour des vestiaires, les Etalons ayant compris que leurs adversaires étaient vulnérables, pour peu qu’on les mettent sous pression, ont opté pour le jeu offensif. Le premier à allumer la mèche est bien entendu Bertrand Traoré sur une reprise de balle après un corner. Heureusement pour le camp comorien que la balle ricoche sur la barre transversale de Boina Ben Salim qui était déjà battu. Préjuce Nakoulma, lui aussi manquera par deux fois d’ouvrir la marque. Il a fallu attendre après le quart d’heure de jeu dans cette seconde période pour que les Etalons puissent enfin trouver la faille au cœur de la muraille verte. Sur un corner soigneusement exécuté, Bertrand Traoré trouve son capitaine, Charles Kaboré qui coulisse pour la tête de Aristide Bancé. Avec l’avantage de sa taille, la reprise de Bancé est fatale pour l’équipe visiteuse. C’est l’ouverture du score (59e mm), au grand bonheur du public jusque-là impatient. Mais la joie dans les gradins a failli tourner court, si Nasser avait bien ajusté sa frappe renvoyée par la transversale à la 67e mn. Pour se mettre à l’abri de tout désagrément, les Etalons s’offrent un deuxième but signé Jonathan Zongo (80e mm) sur une passe décisive de l’incontournable Bertrand Traoré. Et c’est donc avec sérénité que Charles Kaboré et ses camarades achèvent la partie sur ce score de 2 buts à 0. Ce qui fait dire à Gernor Rhor, le sélectionneur des Etalons : « Ce match nous satisfait sur le plan technique tactique et mental ». Mais il reconnaît que l’équation a été difficile à résoudre. «On savait que cette équipe des Comores est bien organisée en défense. On a donc joué de patience, en circulant le ballon afin de les épuiser. Finalement c’est en seconde période que les buts sont venus naturellement ». De son côté le coach des Comores, Amir Abdou Lokalla estime que c’est la fraîcheur physique qui a manqué à ses joueurs en seconde mi-temps. Pour lui, c’est sur des détails qu’il a perdu. Egalement satisfait de la prestation de ses joueurs, il affirme que « des joueurs viendront renforcer notre effectif et nous allons jouer les trouble-fête dans notre poule ». Dans la poule D de ces éliminatoires de la CAN 2017, les Etalons sont co-leaders avec les "Crancs" d'Ouganda vainqueurs des Zèbres du Botswana par le même score de 2 buts à 0.
Le prochain match des Etalons est prévu pour les 4, 5 ou 6 septembre 2015 contre les Zèbres au Botswana.
B. Léopold YE