Le président du Secrétariat exécutif national (SEN) de Burkina Yirwa, Etienne Traoré, a animé sa toute première conférence de presse le 13 juin 2015 à Ouagadougou. Voici la déclaration liminaire lue à cette occasion.
Mesdames et Messieurs les journalistes ;
Au nom de toute la direction politique de BURKINA YIRWA, je vous remercie d’avoir répondu à notre invitation. La présente conférence de presse, la première pour le parti, vise essentiellement deux objectifs : d’abord, présenter notre parti BURKINA YIRWA, ensuite, donner notre appréciation de la situation politique nationale.
1- Du BURKINA YIRWA
BURKINA YIRWA est un parti créé le 31 Mai 2015 par des militants de longue expérience et de nombreux jeunes. BURKINA, le nom de notre pays signifie en langue nationale mooré « homme intègre » ; YIRWA en langue nationale dioula signifie « progrès, prospérité ». Pour nous alors, BURKINA YIRWA en langue française se traduit par « pour un Burkina Faso prospère » ou encore « construire un Burkina Faso prospère ». « Le logo du parti est constitué d’un épi de maïs dans un halo au fond blanc, entouré d’une couronne verte aux bordures jaune et rouge incrustée de treize (13) étoiles dorées. Au dessus du maïs figure le nom du parti et en dessous de la couronne, la devise. L’épi symbolise le progrès et l’abondance que nous souhaitons pour notre peuple. La couronne verte incrustée d’étoiles (13) symbolise le développement durable des treize (13) régions du Burkina Faso représentées par les étoiles. Le rouge est le symbole du sang des martyrs de la liberté au Burkina Faso. La couleur jaune symbolise l’espoir d’un Burkina Faso nouveau et prospère. » (Art. 2 du Règlement Intérieur).
La devise du parti est : PATRIE-JUSTICE-UNITE. Pour nous, le patriotisme est une conviction et une pratique qui donnent absolument la priorité aux intérêts de la patrie, notre patrie. Il peut donc grandement contribuer à une victoire significative sur la mauvaise gouvernance, cause principale de notre pauvreté et qui se manifeste par : des détournements impunis des biens publics, une corruption généralisée, des confiscations des biens publics par les familles régnantes, des braderies des richesses nationales, etc. Le progrès et la justice sociale sont pour nous des objectifs stratégiques de toute politique progressiste valorisant d’abord l’homme. L’Unité mérite, pour nous, d’être préservée et renforcée au niveau de notre pays. Elle constitue aussi un royaume à gagner pour notre continent, l’Afrique.
BURKINA YIRWA adopte comme orientation idéologique et politique, le « Socialisme démocratique », un socialisme non étatiste, ancré dans nos valeurs africaines de solidarité et d’humanisme. Il défend dans un cadre de démocratie libérale, ses principales valeurs universelles que sont : l’égalité et la liberté des personnes, la solidarité et le progrès équitablement partagés, la justice sociale, la défense des droits humains, la priorité accordée aux intérêts du peuple contre toutes oppressions ou exploitations par des puissances d’argent. Tout cela engendre une autre gouvernance où sont agencés de façon spécifique les domaines politique, économique et social : Que l’économie soit au service du politique et que le politique soit au service du social. Ce socialisme prône un développement endogène et durable, c’est-à-dire celui qui est basé prioritairement sur les besoins et intérêts de notre peuple ; celui qui est soucieux de la solidarité intergénérationnelle ; celui qui est soucieux de la préservation et de la défense de la nature, notre biotope. De ce qui précède, quelques principes guident BURKINA YIRWA dans sa pratique : agir de façon à introduire davantage d’éthique dans la politique ; agir de façon à respecter et défendre toutes les libertés démocratiques et tous les droits humains ; agir de façon à empêcher au mieux toute forme d’exploitation et d’oppression de l’homme.
Mesdames et Messieurs les journalistes ;
Enfin, BURKINA YIRWA se donne quelques objectifs permanents ou immédiats qui sont :
- Conquérir et exercer démocratiquement le pouvoir d’Etat afin de bâtir un Burkina Faso prospère ;
- Contribuer à l’information et à l’éducation politique de notre peuple afin qu’il puisse participer de façon encore plus responsable et déterminante à la vie politique nationale ;
- Renforcer l’unité de la nation, la fraternité et la solidarité entre nos compatriotes ;
- Mener fermement avec toutes les forces démocratiques, des sociétés politiques et civiles, au renforcement de l’Etat de droit, ainsi que de la démocratie politique et sociale ;
- Contribuer à regrouper toutes les forces politiques progressistes autour d’un programme d’alternance politique, économique et social, comme juste réponse aux aspirations essentielles de notre peuple.
2-De la situation politique nationale
Notre situation politique connait ces derniers temps un regain d’agitation caractérisé par des débats et des initiatives dont les principaux sont : les débats autour du nouveau code électoral et de l’opportunité d’un passage à une cinquième (5ième) République ; l’offensive diplomatique des autorités de la Transition ; le discours du Premier ministre sur la situation de la nation, etc.
S’agissant du Code électoral revisité, notre parti pense que, dans sa forme procédurale d’abord, le code électoral a été retouché par des institutions et des autorités légitimes qui n’ont ici exercé que leurs droits constitutionnels : le Conseil National de la Transition (CNT) qui a révisé la loi et le Président du Faso qui l’a promulguée. Quant au fond, elles ont agi en toute souveraineté en disant, comme dans tout pays, qui est éligible, qui ne l’est pas et dans quel délai. Et ce, en tenant compte de notre histoire récente qui a connu une rupture interne à travers l’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014. Par reconnaissance, par fidélité à cette rupture historique qui a engendré des aspirations nouvelles, ces institutions et autorités se fondant par ailleurs sur des clauses de l’Union Africaine, ont sanctionné les principaux fautifs dans la tentative de tripatouillage de notre Constitution de juin 1991. N’oublions pas que c’est cette tentative qui a finalement engendré le refus radical du peuple, conduisant ainsi à l’insurrection populaire ! L’inclusion ici, concerne les partis politiques, qui malgré leur lourde responsabilité pour certains, dans la faute de tripatouillage, sont autorisés à participer aux élections. Ailleurs et dans des conditions similaires, ces partis fautifs ont été purement et simplement dissouts ou suspendus : c’est ça l’exclusion.
Du passage éventuel à une cinquième République, BURKINA YIRWA affirme sa légitimité politique dans le principe. En effet, pour marquer une rupture avec la quatrième République, qui plus est, rappelle trop le système Blaise COMPAORE, l’on est fondé à passer à une cinquième République. Mais comment bien appliquer ce principe sans prolonger la transition ou procéder à des élections triplées ?
Pour des raisons économique et politique évidentes, nous ne sommes pas pour une prolongation de la Transition. Nous sommes également hostiles à des élections triplées que ne maitriserait pas l’immense majorité de notre peuple, chose qui nuirait à la crédibilité des urnes, ouvrant la voie à de trop nombreuses contestations. Finalement, ce principe ne peut être donc que partiellement réalisé par la correction des dispositions constitutionnelles connues pour avoir été taillées sur mesures et donc peu ou non démocratiques. Ce sont entre autres, les dispositions relatives aux conditions de candidature à la présidence du Faso ; au nombre des mandats présidentiels (article 37) ; aux pouvoirs fort extensifs du président du Faso, etc.
S’agissant de l’offensive diplomatique, BURKINA YIRWA en a une lecture positive pour au moins deux raisons : une raison économique car elle permet de rassurer nos partenaires au développement et les opérateurs économiques que la destination Burkina Faso peut être reprise normalement et sans risques majeurs. Une raison politique car elle permet de mieux contrer une certaine campagne internationale de dénigrement de notre Transition politique et donc de faire mieux comprendre et accepter les différentes mesures prises et à prendre par les autorités de ladite Transition.
A propos du discours du Premier ministre sur la situation de la nation, nous pouvons dire qu’il a été, dans l’ensemble, objectif quant à notre situation problématique aux plans économique et politique, puis pragmatique par rapport aux solutions proposées. Nous pensons que les réelles difficultés économiques qui devraient être annoncées plus tôt, ont été bien résumées par lui-même en ces termes : « au plan national, l’incertitude politique conjuguée à la baisse des cours de l’or et du coton ont eu une influence négative sur la santé économique de notre pays ». Il a par ailleurs informé de : « l’attentisme des investisseurs ». Quant à la situation politique, il a objectivement rapporté comment les réticences envers notre Transition politique sont entrain de se dissiper grâce aux efforts d’explication de nos compatriotes à différents niveaux et secteurs. Cependant, nous restons insatisfaits sur certaines de ses positions relatives au Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP), au code électoral révisé et au coton BT : du RSP, il n’a retenu que la dimension technique, occultant les responsabilités politiques négatives de ce corps, responsabilités ayant poussé les insurgés à en demander la dissolution. Sur le nouveau code électoral, il a été peu informatif et moins explicatif. Et sur le coton BT, où Monsanto (principal responsable des OGM) est connu comme un gros corrupteur des chercheurs et des gouvernants, il a été hésitant.
Mesdames et Messieurs les journalistes ;
Désormais, nous travaillerons ardemment à relever deux défis majeurs : implanter solidement les structures de BURKINA YIRWA dans toutes les provinces du pays mais aussi et surtout réunir les conditions organisationnelles et matérielles nous permettant de participer avec succès aux prochaines élections nationales et locales.
Mesdames et Messieurs les journalistes ;
Nous sommes à présent à votre disposition pour répondre à toutes vos questions.
Je vous remercie grandement !
Pour le Secrétariat Exécutif National du parti
Le Président
Etienne TRAORE
N.B : la titraille est du site