L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a financé la construction d’un marché de bétail de plus de 143 millions de F CFA pour Bobo-Dioulasso. Inauguré le lundi 8 juin 2015, l’infrastructure va favoriser l’intégration entre les hommes et lutter contre la pauvreté rurale.
Sur une superficie de 3 hectares, le marché à bétail construit à Sakabi, un village situé à une dizaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso, a coûté plus de 143 millions de F CFA à l’Union économique monétaire ouest-africain (UEMOA). Il comprend entre autres, deux box pour gros et petits ruminants, des abreuvoirs, trois hangars de négoce, une rampe d’embarcation et un parc à vaccination. Selon le commissaire chargé de la sécurité alimentaire, de l’agriculture, des mines et de l’environnement, Ibrahim Diémé, l’infrastructure vise à booster le développement rural. Il a expliqué que la politique agricole commune de l’Union entend accroître la productivité et développer l’économie rurale. Dans ce cadre, l’élevage est selon cette politique, un pilier pour l’atteinte de la sécurité alimentaire. Selon le commissaire de l’UEMOA, Ibrahim Diémé, la filière bétail-viande fait partie des cinq filières prioritaires, d’après une étude menée en 2005. Au Burkina Faso, l’élevage est le troisième produit d’exportation. Dans la région des Hauts-Bassins en 2014, le cheptel comptait plus de
1 500 000 bovins et plus de
1 600 000 petits ruminants. Des chiffres sensiblement égaux dans la production. Quant à la commercialisation, le ministre des Ressources animales, Jean Paul Rouamba, a indiqué qu’elle est en hausse dans la région : 5,5% pour les bovins et 14% pour les petits ruminants. Cependant, il a fait comprendre que le développement du secteur n’a pas toujours été en phase avec les infrastructures marchandes et commerciales. « Les marchés de bétail de Bobo-Dioulasso et de Colma sont vétustes, et peu fonctionnels. Si l’un a été rattrapé par les lotissements, l’autre ne présente guère un cadre approprié de travail », a-t-il déclaré. D’où la joie de M. Rouamba de voir la région équipée d’un marché de bétail. Il a expliqué en outre, que ce marché va promouvoir le commerce régional, contribuer à l’atteinte de la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté. Le président de l’Union régionale de la filière bétail/viande, Dossoun Sanou, s’est lui aussi, réjoui de la construction de l’infrastructure. « C’est une grande joie. Il faut reconnaître que Bobo-Dioulasso n’a jamais eu un marché de ce genre. Nous sommes prêts à recevoir ce marché, mais également à l’entretenir afin qu’il ait une durée », a-t-il dit. Mais il a émis des besoins qui sont, entre autres, la construction d’un pont-bascule, la réalisation d’une route et l’électrification. Le ministre Rouamba a dit avoir pris bonne note. « Je m’efforcerai avec les services techniques compétents en relation avec leurs organisations faîtières, à leur apporter des réponses », a-t-il déclaré. Toutefois, il a invité la commune, de concert avec les acteurs, à mettre en place des outils de gestion modernes à travers lesquels chaque partie va trouver son compte. Et le président de l’Union régionale de la filière bétail-viande, d’affirmer que : « Ce qui va nous permettre d’être joyeux dans ce marché, c’est la gestion. Car si elle est mal faite, là on va avoir d’autres problèmes. Nous avons dit à la mairie que nous ne sommes plus d’accord pour les appels d’offres ». D’ailleurs la cérémonie d’inauguration du marché à bétail a failli mal tourner. En effet, un groupe de frondeurs insatisfaits de la construction, avait opposé un refus. Pour le chef du groupe, Nouhoun Sawadogo, il faut augmenter le nombre de rampes d’embarquement, électrifier le marché et construire une route. Le directeur général de l’Autorité du Liptako Gourma, Badi Ould Ganfoud, dont la structure a réalisé les travaux, dit avoir respecté les normes demandées. « Nous appliquons ce qui a été convenu en matière technique et financière. Ces éléments sont venus de ce que les techniciens de l’élevage nous ont communiqué le format d’un marché de bétail dans notre sous- région», a-t-il indiqué.
Rabalyan Paul OUEDRAOGO
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