L’ONG Diakonia a lancé, le jeudi 11 juin 2015 à Ouagadougou, son Programme d’appui au processus électoral (PAPE), composante de la société civile. A cette occasion des chèques symboliques d’un montant total d’environ 1 milliard 500 millions ont été remis pour soutenir les activités des Organisations de la société civile (OSC) et des structures administratives, dans la promotion d’un processus électoral crédible, fiable et transparent au Burkina Faso.
Cinq organisations de la société civile (OSC) ont reçu des chèques symboliques, chacun d’un montant supérieur ou égal à 20 millions de francs CFA, le jeudi 11 juin dernier à Ouagadougou. C’était à l’occasion de la cérémonie officielle de lancement du Programme d’appui au processus électoral (PAPE) initié par l’ONG Diakonia et ses partenaires. Il s’agit du Réseau Afrique jeunesse (RAJ) (37 millions), du Conseil burkinabè du droit des femmes (CBDF) (25 millions), de WANEP (20 millions), de SEMFILMS (27 millions) et du GERDDES (42 millions). A côté de ces OSC, des structures administratives impliquées dans le bon déroulement des élections ont été également épaulées. A ce titre, le Ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité (MATDS) a empoché un chèque de 60 millions, l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat (ASCE) 15 millions, le Conseil national de la Transition (CNT) 70 millions, la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB) 55 millions et enfin la police municipale 12,5 millions. En somme, la valeur des dons s’élève à environ 1 milliard 500 millions de francs CFA mobilisés pour poser les bases du programme. Selon le chargé du programme de Diakonia, Lucien Ouédraogo, le PAPE couvre une durée de trois ans. Il prend fin en avril 2018. Son objectif est de contribuer à la transparence dans le processus électoral en renforçant les capacités des parties prenantes en amont comme en aval. Pour ce faire, un dispositif de veille et d’alerte, ainsi qu’un mécanisme de suivi des politiques synchronisé à une plateforme automatisée dont le site web www.burkinavote2015 ont été mis au point par Diakonia. M. Ouédraogo a précisé que le PAPE et sa plateforme informative vont susciter auprès des acteurs et des populations la nécessité d’un vote réussi au Burkina Faso. «La réussite des échéances électorales à venir fera du Burkina Faso un modèle dans le concert des Nations« a dit l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Gilles Thibault.
L’outil d’un scrutin crédible
Pour parvenir à ses fins, avant, pendant et après les échéances, Diakonia compte travailler avec des observateurs déployés sur l’ensemble du territoire et dans les bureaux de vote. Et ce sont ces missionnaires qui seront chargés de remonter les données au niveau de la plateforme pour analyse et publication si nécessaire. Cela, en vue de corriger les dysfonctionnements et les irrégularités constatées sur le terrain. Pour ce qui concerne les résultats des votes, Lucien Ouédraogo a indiqué que leur publication sur la plateforme se fera après la délibération officielle et celle de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Foi de M. Ouédraogo, le PAPE entend accompagner les élus nationaux et locaux qui seront choisis par le peuple, dans la bonne gouvernance et l’encrage de la démocratie au Burkina Faso. Les partenaires techniques et financiers membres du programme sont les représentations diplomatiques de la France, la Suède, la Suisse, le Danemark et l’Union européenne. Du point de vu de l’ensemble de ces collaborateurs, le programme est un moyen sûr pour un scrutin consensuel, estiment ses responsables. Dans son intervention, le ministre en charge de l’Administration, Auguste Denise Barry, a soutenu que le « PAPE dont le rôle est de promouvoir la gestion efficace du bien public s’inscrit en droite ligne du programme d’une Transition apaisée«. «Le contexte actuel impose des actions fortes pour une consolidation de la démocratie«, a affirmé le patron de l’administration territoriale. Adhérant au programme, il a exhorté les services de son département, notamment les forces de sécurité, à s’investir loyalement pour un Burkina Faso postélectoral paisible. Le vice-président de la CENI, Joachim Baggnan, quant à lui, s’est réjoui des efforts fournis par les partenaires. Il a déclaré que la bonne gestion des élections est une condition de la démocratie. Cependant, M. Baggnan a reconnu que des défis restent à relever, mais la volonté affichée des collaborateurs et la bienveillance du gouvernement permettent à la CENI d’affirmer que tout est fin prêt. Et le vice-président de déclarer que le fichier électoral mis en place pour le processus est clair et fiable.
Wanlé Gérard COULIBALY