Le Parti démocratique sénégalais (PDS), principal parti d'opposition du Sénégal, est en proie à des tensions. Mardi 9 juin 2015, l’ex-chef de l’Etat Abdoulaye Wade recevait Modou Diagne Fada, le président du groupe PDS à l'Assemblée nationale. Ce dernier et ses amis frondeurs étaient venus discuter de leur mémorandum sur la refondation du parti, demandent la tenue d'un congrès et le renouvellement des instances de la base au sommet. Mais la rencontre a tourné au fiasco. Dans le grand salon de Fann-Résidence, une cinquantaine de frondeurs sont venus s'expliquer devant le père fondateur et les autres cadres du parti. Mais rapidement, ce qui devait être un exercice de dialogue se transforme en foire d'empoigne. On accuse les frondeurs d'être de connivence avec le pouvoir, d'être des tricheurs, des corrompus. Modou Diagne Fada et ses amis quittent alors la salle. Une position qu’explique bien la députée, Fatou Thiam : « Bien sûr, on quitte la réunion. On n'a plus de place dans cette réunion où l’on nous insulte. Je suis vraiment désolée, mais le dialogue ne peut pas se tenir dans cette salle. » A l'intérieur, Abdoulaye Wade essaie de rétablir le calme : « S’il vous plait, ceux qui ont décidé de sortir et de partir, c’est leur droit. Tous les dialogues sont difficiles, il faut trouver des solutions. » Aux côtés de l'ancien président, son porte-parole Babacar Gaye minimise la portée de l’évènement : « Nous avons eu des échanges assez chauds, mais ce n’est rien. Nous allons nous retrouver. C’est la vie normale d’un parti politique que les gens aient des opinions divergentes. Aujourd’hui, nous sommes divergents, demain nous convergerons vers un idéal commun : battre Macky Sall en 2017. » Un peu plus tard à son domicile, Modou Diagne Fada réaffirme sa détermination à mener le combat à l'intérieur du parti. La bataille entre les « durs » et les réformateurs ne fait que commencer.