Par le biais de sa création artistique dénommée «Bâtisseurs d’Afrique», l’artiste plasticien togolais Koffi Mens, célèbre des figures qui ont marqué l’histoire du continent. Au-delà du simple portrait, il essaie de révéler la spiritualité de ces hommes et femmes afin d’interpeller la jeunesse à une prise de conscience. L’inauguration de l’exposition a eu lieu le vendredi 5 juin 2015 à l’Institut Français de Ouagadougou avec pour témoin oculaire, Me Frédéric Titinga Pacéré, lui-même représenté par l’artiste.
«Bâtisseurs d’Afrique», c’est le nom de l’exposition réalisée par Koffi Mens. Il loue ainsi les actes de valeur posés par dix personnalités qui ont marqué l’histoire du continent et constituent donc aujourd’hui des références. Il s’agit de Seydou Badian Kouyaté (écrivain et homme politique), Jean Michel Basquiat (artiste peintre et pionnier de la mouvance « Underground », Nelson Mandela(leader de la lutte anti-Apartheid), Abderrahmane Sissako(cinéaste, premier africain à obtenir le César du meilleur réalisateur en 2015), Barbara Hendricks (cantatrice, ambassadrice du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés depuis 1987), Ntone Edjabe (fondateur de la revue culturelle et politique panafricaine Chimurenga Magazine), Denis Mukurge alias «l’Homme qui répare les femmes» (gynécologue et militant des droits de l’Homme), Wangari Muta Maathai (biologiste, première dame africaine distinguée Prix Nobel de la paix en 2004), Mamane (humoriste, agitateur d’idées), Maître Frédéric Titinga Pacéré (avocat, homme de lettre et de culture, fondateur du Musée Manega). Ces leaders, selon l’artiste, interpellent la jeunesse africaine à prendre conscience de son rôle important dans le développement du continent. Elle doit, selon Koffi Mens, «creuser et entrer en profondeur des réflexions, poser des actes qui durent dans le temps».
Le plasticien Koffi réalise ses œuvres pendant la nuit, sur des toiles recyclées, découpées, collées et peintes à base du bistouri. «C’est un peu comme la chirurgie esthétique. Au lieu de déposer de la texture, de la matière sur mon support, moi je découpe, je fais de l’incision, j’ouvre le corps de sujets», fait-il remarquer. Son objectif est de faire découvrir le mystère qui est caché derrière la personnalité.D’où le caractère spirituel et ésotérique de sa création.
Le seul Burkinabè désigné «Bâtisseur» par les représentations de Koffi Mens était présent à cette cérémonie de vernissage. Me Frédéric Titinga Passéré puisque c’est de lui qu’il s’agit, a fortement salué le travail de l’artiste avant de rendre hommage à ceux qui ont été représentés comme lui. «Je connais pratiquement tous ceux qu’il a choisis». Et de souligner l’importance de l’artiste dans la célébration des œuvres humaines.
Constance Traoré (stagiaire)