Présidentielle de 2015 : Les propos ethnicistes d’un candidat déchainent l’opinion burkinabè

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Publié le mardi 9 juin 2015 | AIB

© aOuaga.com par Séni Dabo
Présidentielle d`octobre 2015 : Ablassé Ouédraogo dans les starting-blocks
Dimanche 7 juin 2015. Ouagadougou. Palais de la jeunesse et de la culture Jean-Pierre Guingané. Ablassé Ouédraogo a été investi candidat à l`élection présidentielle d`octobre 2015 au terme du premier congrès ordinaire de son parti, Le Faso Autrement, tenu sur deux jours sur le thème "Ensemble construisons le Burkina Autrement"

Ouagadougou -Le célèbre homme politique Ablassé Ouédraogo, en arguant que son appartenance ethno-religieuse, constitue un « principal atout» dans sa course au pouvoir, a provoqué l’émoi au Burkina Faso, un pays connu pour sa cohésion sociale exemplaire.

«J'ai toutes mes chances de devancer, au soir du 11 octobre (2015), mes concurrents à cette présidentielle. J'ai trois atouts principaux. Je suis Moagha du plateau central, et les Mossis sont une forte composante du Burkina Faso. Je suis aussi musulman, ce qui n'est pas rien dans un pays où 70% des gens le sont également. Enfin (…) j'ai un vaste réseau de relations utiles dans le cadre de la diplomatie de développement que nous souhaitons mettre en place», a affirmé Dr Ablassé Ouédraogo dans un entretien publié lundi sur le site de Jeune Afrique.

«Je suis fils de paysan. Comme vous le savez, 80% de la population vit dans le monde rural», a poursuivi le président de ‘’Le Faso Autrement’’, qui s’exprimait au lendemain de son investiture à l’élection présidentielle.

«Tous les Burkinabè qui voudront travailler avec Ablassé Ouédroaogo, je les accueille à bras ouverts», a-t-il cependant ajouté, se posant en « unhomme de consensus qui incarne l'unanimité des Burkinabè, le rassembleur qui sait entendre et écouter pour répondre aux aspirations de tous».

Très vite, les propos de l’ancien chef de la diplomatie burkinabè et ex directeur adjoint de l’Organisation mondiale du commerce, ont jeté le trouble au Burkina Faso, où une soixantaine d’ethnies se partagent l’islam, le christianisme et les traditions dans une parfaite cohésion sociale.

«Ce que nous voyons dans d’autres pays, quand on voit comment les religions ont été exploitées par des politiques pour mettre en péril la vie de plusieurs nations, de plusieurs peuples, je pense qu’on peut se garder de certains propos, quand on est un homme politique», a confié le candidat Bénéwendé Sankara à burkina24.com.

Le candidat Tahirou Barry, selon la même source, a demandé à M. Ouédraogo de «vite retirer ses propos et de présenter ses excuses au peuple burkinabè».

L’article 1er de la Constitution stipule que «tous les Burkinabé naissent libres et égaux en droits. (…) Les discriminations de toutes sortes, notamment celles fondées sur la race, l'ethnie, la région, la couleur, le sexe, la langue, la religion, la caste, les opinions politiques, la fortune et la naissance, sont prohibées», a rappelé l’artiste engagé Souleymane Ouédraogo (Basic Soul) sur sa page facebook.

«J’aime bien quand les gens s’auto éliminent. Dr Ablasse (comme c’est ainsi tu aimes à te faire appeler (signe de complexe), Je pense que tu t’es trompé de pays. tu ne connais pas ton pays et de ce fait tu ne mérites pas d’être candidat», a réagi l’internaute ‘’verité No 2’’ sur le forum de ‘’Lefaso.net’’.

«Ablassé Ouédraogo doit être arrêté pour avoir proliféré des propos incendiaires qui peuvent mettre le feu dans notre chère patrie. Qu’attend le ministre de l’Intérieur pour répondre farouchement à de tels propos qui rime avec un appel à la division?», a écrit un autre internaute.

«Je m’assume et je le dis avec regret, le journaliste n’a pas transcris tout ce que j’ai dit (…) je pense que ce qui est sorti dans Jeune Afrique va être rapidement corrigé», a réagi M. Ouédraogo sur omegabf.net.

Agence d’Information du Burkina

dg-taa/ndt