Le gouvernement du Burkina Faso se dit favorable à la décision de la Cour africaine des droits de l'Homme et des Peuples (CADHP) qui a ordonné, vendredi dernier, l’Etat burkinabè de "reprendre" l’enquête sur les meurtres en 1998 du journaliste Norbert Zongo et des trois personnes qui l'accompagnaient, annonce un communiqué du Service d’information du gouvernement (SIG).
Le communiqué rappelle que ‘'dans leurs décisions, les juges de cette Cour ordonnent à l'Etat burkinabè de verser 25 millions de francs FCFA à chacun des conjoints, 15 millions à chacun des enfants et 10 millions à chacun des mères et pères de Zongo et ses compagnons''.
Le même document indique que la Cour a demandé en outre aux autorités du Burkina Faso de lui soumettre, dans un délai de six mois un rapport sur l'état d'exécution de l'ensemble des décisions prises dans le présent arrêt.
‘'En attendant une notification officielle de cet arrêt, le gouvernement burkinabè prend acte des décisions de la CADHP'', renseigne le communiqué du SIG.
Le gouvernement burkinabè salue le travail de la CADHP qui ‘'lutte sans relâche contre l'impunité et pour l'avènement d'une justice équitable pour tous les Africains''.
Il précise que concernant le dossier Norbert Zongo et ses compagnons des efforts sont faits et des avancées significatives enregistrées depuis l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 survenue au Burkina Faso.
‘'Il vous souviendra que le 14 décembre 2014, Le Président de la Transition, Président du Faso, Michel Kafando, au cours d'une conférence de presse avait affirmé que : + tous les dossiers seront rouverts, et justice sera rendue+'', souligne-t-on.
Le 13 décembre 1998, Norbert Zongo, journaliste d'investigation et directeur de publication de l'hebdomadaire L'Indépendant, avait été retrouvé mort calciné dans sa voiture avec trois compagnons, à Sapouy, localité située à une centaine de kilomètres au Sud de Ouagadougou.
A l'époque, le journaliste enquêtait sur la mort mystérieuse de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré, frère cadet de Blaise, alors président du Burkina Faso.
La mort de Norbert Zongo avait suscité d'importantes manifestations populaires au Burkina Faso, avec un retentissement sur le plan international.
Une Commission d'enquête indépendante mise en place par les autorités burkinabè, avait identifié six "suspects sérieux", mais seul l'adjudant Marcel Kafando, ex-chef de la garde rapprochée du président Compaoré, avait été inculpé, avant de bénéficier d'un non-lieu.
En 2006, la justice burkinabè avait classé le dossier, officiellement pour manque de preuves.
Dans une décision rendue le 28 mars 2014, la CADHP dont le siège est à Arusha en Tanzanie, avait estimé que l'Etat burkinabé a "failli à ses obligations" en ne traduisant pas en justice les meurtriers de Zongo.
ALK/od/APA