Le ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, avec l’appui technique de Afrique compétence, a initié une session de formation à l’intention des acteurs de la justice intervenant dans la poursuite des actes de cybercriminalité, les 8, 9, 10 et 11 juin 2015, à Ouagadougou. La vision de cet atelier est de renforcer les compétences de ces acteurs dans le traitement pénal des dossiers relatifs à la cybercriminalité.
« Cybercriminalité : tendances et défis ; introduction aux technologies et à l’internet ; cybercriminalité : menace, vulnérabilité et impact ; investigation et preuves numériques (techniques, moyens et dispositions de la convention de Budapest) ; cybercriminalité et nécessité de la coopération internationale ». Ce sont-là, les différents modules qui seront décortiqués aux différents participants au cours des quatre jours de rencontre. Selon les organisateurs, l’objectif d’une telle formation est de permettre aux acteurs de la justice de poursuivre et d’instruire plus efficacement les dossiers en cours ou à venir, sur la question de la cybercriminalité. En effet, au sortir de ces jours d’échange, les organisateurs entendent permettre aux participants de comprendre les enjeux, tendances et défis de la cybercriminalité et de la sécurité des systèmes d’information, de maîtriser les questions judiciaires relatives à l’internet et aux technologies. Aussi, ils espèrent, à travers cette session, favoriser une maîtrise des techniques d’investigation et d’appréhension des aspects de la coopération internationale par les apprenants. Adel Jomni, magistrat, enseignant-chercheur et diplômé de l’UFR Droit et Science politique de l’Université Montpellier 1, formateur principal, pour sa part, la cybercriminalité est de nos jours une question préoccupante pour tous les Etats. Et pour l’éradiquer, il est nécessaire d’outiller les différents acteurs sur les défis qui en découlent, en vue de permettre aux Etats de créer leur propre cyber sécurité. « La cybercriminalité, peut être définie comme toutes les attaques où l’outil informatique est l’objet ou le moyen de l’infraction. Soit il est attaqué soit il est utilisé pour commettre des dégâts », a-t-il précisé. Pour ce qui est du combat du phénomène, il a indiqué que cela n’est possible que par la coopération internationale à travers des formations des acteurs chargés du traitement de ces dossiers. « Le premier problème de la cybercriminalité, ce n’est pas le matériel, ni l’outil matériel, mais l’être humain », a soutenu Adel Jomni.
Les nécessités
d’un tel encadrement
Quant à Joséphine Ouédraogo, ministre de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, Gardes des Sceaux, cette formation s’inscrit dans la vision globale de la politique nationale de justice par le biais d’un plan triennal d’encadrement allant de 2013 à 2015. « Les outils modernes ont investi tous les rouages de notre société et procurent des avantages certains en terme de rapidité, de fiabilité, de précision dans les diverses interactions. S’il est incontestable que l’introduction de ces technologies nous procure du bien-être, il faut cependant reconnaître qu’elles sont sources de menaces pour la société burkinabè. En effet, l’internet, les réseaux sociaux, les réseaux de téléphonie mobile, les moyens électroniques de paiement et autres constituent de plus en plus des espaces privilégiés pour commettre des infractions se rapportant à la cybercriminalité », a relevé la ministre Joséphine Ouédraogo. Ainsi, C’est fort de ces constats, qu’elle a noté la nécessité de renforcer les compétences et les motivations à la hauteur des défis qui s’imposent présentement à son institution. « Ce temps de formation est également un cadre d’échanges et de discussions sur toutes les problématiques liées à la cybercriminalité, car nous savons que le fond du problème dépasse les aspects purement techniques. La cybercriminalité est associée et entretenue par de vastes réseaux de corruption dans tous les sens du terme », a déclaré Joséphine Ouédraogo. En outre, elle poursuit en ajoutant en ces termes : « Nous prenons la juste mesure du problème en acceptant l’impératif de nous engager dans la lutte contre la cybercriminalité et l’urgence pour le département d’offrir aux acteurs que vous êtes, des outils propices à l’identification, la poursuite et la répression de tels actes ». Par ailleurs, la ministre de la Justice, des Droits humains et de la Promotion Civique, Garde des Sceaux a émis le vœu que de ces échanges, des perspectives nouvelles s’ouvrent au département en matière de stratégies de lutte contre la corruption et la criminalité transnationales. Il faut retenir que ces échanges ont regroupé les magistrats des parquets généraux, des chambres criminelle et d’accusation des cours d’appel, de magistrats des parquets, juges et juges d’instruction des tribunaux de grande instance, de la police judiciaire (gendarmerie et police) et d’agents des télécommunications. En rappel, le cabinet Afrique Compétences est un cabinet de conseil et de formations professionnelles dont le siège se trouve à Casablanca au Maroc 1
Par Lawakila Rodrigue KABARI
(Stagiaire)