Le ministre de l’Economie et des FINANCES, Jean Gustave Sanon a visité la brigade d’intervention et le système de suivi électronique du transit de la douane, le vendredi 5 juin 2015, à Ouagadougou. A travers cette sortie, il a voulu découvrir l’environnement dans lequel évolue la brigade et envisager des mesures pour améliorer ses performances.
Dans le souci de mieux appréhender les conditions de travail des différents démembrements de l’administration des FINANCES, le ministre de l’Economie et des Finances, Jean Gustave Sanon, a visité la brigade d’intervention et le système de suivi électronique du transit de la douane. Après avoir passé en revue les troupes de la douane qui lui ont réservé un accueil chaleureux, le ministre et sa délégation ont été conduits dans les locaux de la brigade d’intervention, au sein de la Direction générale des douanes (DGD). Dans une présentation détaillée, l’inspecteur divisionnaire des douanes, chef de la brigade d’intervention, Emmanuel Nacoulma, a décliné les missions de l’unité au ministre de l’Economie et des Finances. « La brigade d’intervention assure une mission de lutte contre la fraude et est placée sous la responsabilité du Directeur général des douanes. Nous avons un effectif de 49 personnes composées du chef de brigade et son adjoint, tous deux inspecteurs, un contrôleur, dix-huit assistants et vingt-huit préposés des douanes. La spécificité de cette brigade est qu’elle intervient sur toute l’étendue du territoire contrairement aux autres brigades mobiles de la douane qui ont des compétences locales », a indiqué M. Nacoulma. Dans ses missions, elle assure diverses activités comme les services d’écriture, de contrôle routier et de permanence. Toutes ces actions, aux dires du chef de la brigade, permettent de surveiller tout le territoire national afin d’intervenir en cas de soupçon de fraude. « La brigade d’intervention est reconnue pour être une force de répression et de dissuasion. Ce n’est pas à tous les coups qu’on réprime, mais notre présence et notre action sur le terrain permettent de dissuader les éventuels fraudeurs afin de les canaliser dans les bureaux pour les opérations douanières. Nous disposons de moyens matériels comme des véhicules, des motos, des armes à feu et du matériel de signalisation», a précisé l’inspecteur divisionnaire des douanes. La brigade d’intervention participe par ailleurs au recouvrement des recettes douanières. « Nous avons pu recouvrer 96 millions de F CFA pour le budget de l’Etat en 2014. Pour l’année 2015, de janvier à mai, nous avons recouvré plus de 48 millions de F CFA. En termes de constatation des infractions et de répression, nous avons engrangé pour les cinq derniers mois de 2014, 127 millions de F CFA pour 135 affaires contentieuses. En 2013, pour 33 affaires, nous avons engrangé environ 43 millions de F CFA», a ajouté Emmanuel Nacoulma. Il a exposé au ministre Jean Gustave Sanon les difficultés de cette brigade spéciale. Il a souhaité qu’elle bénéficie de gilets pare-balles et d’une dotation en carburant.
Le suivi électronique du transit
La visite de Jean Gustave Sanon s’est poursuivie dans les locaux de la DGD au service de suivi électronique du transit. C’est un système qui est piloté par les agents de la douane avec l’assistance de la société Cotecna inspection. Selon le chef du projet de suivi électronique du transit, Emmanuel Nacoulma, le système s’inscrit dans le cadre de la modernisation de l’administration douanière. Le suivi électronique du transit, selon ses explications, comprend trois phases à savoir la création du transit, sa supervision et sa clôture. La phase pilote du projet est opérationnelle depuis le 16 février 2015 et concerne les bureaux des douanes de Dakola et de Ouaga route. « La deuxième phase nous permettra de déployer la solution au niveau des bureaux de Bitou, Wessa, Niangoloko et Bobo gare. La troisième concernera Koloko, Faramana, Tiou et Kanchari. La quatrième phase sera déployée à Nadiagou, Bingo et Bobo qui s’occupent des hydrocarbures. L’opération s’achèvera en octobre prochain» a expliqué M. Nacoulma. Il a argué que tous les véhicules qui quittent Dakola en direction de Ouagadougou sont suivis grâce à un système de surveillance satellitaire. « Le suivi consiste à créer un fichier ou une réalité qui dit qu’un véhicule quitte un bureau des douanes vers un autre. La création consiste à mettre les éléments de la déclaration dans une balise qui contient une puce. Les éléments de la déclaration en douane sont la valeur, le nombre de colis, la nature des marchandises. La balise est posée sur le véhicule de façon à ce qu’elle ne soit retirée. L’étape de supervision est pilotée depuis la salle de contrôle jusqu’à la destination du véhicule », a-t-il étayé. Pour le chef de projet, le mécanisme de suivi électronique vise à améliorer les échanges commerciaux. Il a affirmé que des actions de sensibilisation et de communication seront entreprises à l’endroit des opérateurs économiques pour montrer les avantages du système. C’est un projet qui concerne treize sites, 4 600 balises et 8 000 scellés électroniques. A la fin de la visite, le ministre de l’Economie et des FINANCES s’est réjoui de la prise de contact qu’il a eue avec les agents des deux services qu’il a visités. « Cette brigade est particulière par rapport aux autres, d’autant plus qu’elle a une compétence nationale et des missions spécifiques. Dans un contexte où nous avons une perception d’une fraude de plus en plus grande au niveau de la douane, il m’a semblé utile de venir rendre visite à la brigade et d’encourager le personnel », a indiqué le ministre. Il s’est engagé à donner une suite favorable aux préoccupations des agents liées à leur sécurité.
Karim BADOLO