Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Le Quotidien N° 720 du 19/3/2013

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles


Comment

Société

Santé Mentale : le CHR de Kaya songe à ses malades
Publié le lundi 18 mars 2013   |  Le Quotidien




 Vos outils




Le Centre hospitalier régional (CHR) de Kaya a organisé une journée au cours de laquelle les malades mentaux de la région du Centre-nord étaient à l’honneur. C’était le jeudi 7 mars dernier en présence du maire de la commune de Kaya, Mahama Belemviré, et du secrétaire général de la région, Pierre Bicaba qui représentait le gouverneur.
Fous, paranoïaques, psychopathes, schizophrènes, névrosés, dépressifs, déments,… le jargon propre au domaine de la “santé mentale” est loin de vider son sachet de vocabulaire quand il s’agit de qualifier ou de designer ces personnes qui sont en rupture avec la raison, ces gens qui ont “perdu le nord”, ou en un mot, ces malades qui souffrent de troubles mentaux. La vulnérabilité de l’homme face à ce mal, la prédisposition de chaque individu à attraper cette pathologie dans sa vie, associées au rejet que vivent ces malades de la part de leurs prochains, rendent plus qu’impérieuse la nécessité de faire un arrêt pour mieux examiner le phénomène. Pour le cas du CHR de Kaya, c’est en vue d’offrir une meilleure prise en charge à ces patients, dans un esprit de solidarité, que cette structure a fait une halte ce 7 mars 2013 en présence du maire de la commune de Kaya et du secrétaire général de la région, représentant le gouverneur. Cette journée de sensibilisation et de psychothérapie était placée sous le parrainage de Angéline Sawadogo, attachée de santé en psychiatrie au CHU-Yalgado, mais aussi épouse et fille de la région du Centre-nord. Le thème de cette première édition, “place de la famille dans les soins en psychiatrie”, vise trois objectifs : contribuer à la récupération progressive de ces malades sur le plan psycho-social ; dédramatiser la pathologie mentale ; et rapprocher le malade mental de son semblable sans préjugé ni discrimination. C’est dans ce sens que la directrice générale du CHR, Cyrille Priscille Kaboret/Ouédraogo, dans un cri du cœur, invite toutes les autorités ainsi que les fils et filles de la région à plus de regard pour ces malades : “longtemps marginalisés, abandonnés, victimes de dangers et d’abus de tous ordres, cette tranche de la population souffrante que sont les malades mentaux a besoin de notre solidarité et de notre soutien”. Pour la marraine, ces objectifs ne peuvent être atteints qu’en les alignant en adéquation avec les réalités des familles : “les maladies mentales pèsent lourd sur les familles à cause de leurs caractères chroniques et invalidantes, or la famille est le premier groupe qui oriente le patient vers les centres psychiatriques”, a-t-elle renchéri. La consommation de la drogue est l’une des causes de la maladie mentale pendant que les sites miniers sont des terreaux fertiles à cette pathologie, or le Centre-nord connait un boum minier avec une prolifération tous azimuts des sites sauvages. C’est dans ce sens, qu’un appel conjoint de la directrice générale et la marraine a été lancé aux autorités (politiques, administratives, coutumières et religieuses) pour trouver des solutions durables. Les statistiques révèlent que 10% des consultations nationales aux urgences médicales sont liées à des troubles psychiatriques. La susceptibilité pour chacun de développer cette maladie à un moment de sa vie mérite, selon la marraine, de prendre le taureau par les cornes à travers des solutions qui sont : la création d’un centre de désintoxication ; l’érection d’un centre d’accueil de malades errants ; l’appui à l’organisation des journées portes ouvertes sur la maladie mentale, et la sensibilisation de la population sur l’ampleur du problème. Si ces solutions sont trouvées, alors l’espoir est permis, si l’on en croit ces déclarations de la directrice du CHR : « aujourd’hui, il est permis d’affirmer que les malades mentaux peuvent être utiles à leur environnement pourvu qu’ils soient efficacement pris en charge et qu’on leur apprenne à faire une activité donnée plutôt que de les laisser sombrer dans leur pathologie ». La soirée s’est poursuivie avec la remise de cadeaux en nature et en espèces. Des sacs de riz (offert par le DG de la SONAGESS), du savon, du sucre, des nattes, des vêtements de tout genre (habits, nappes, chaussures…) et de l’argent liquide ont été remis aux malades et leurs familles. Le point d’orgue fut le partage du repas communautaire avec les malades sur fond d’ambiance de musique moderne et de prestations de troupes traditionnelles, certainement pour que celles-ci participent à leur façon au bien-être de ces malades. Pour la marraine qui se dit comblée de l’organisation de cette activité, c’est la première fois au Burkina qu’elle voit un DG d’hôpital dédier une journée à ses malades mentaux, d’où son approbation et sa joie à parrainer un tel événement. Pour la directrice générale, réussir un tel événement relève du management participatif, et elle se réjouit d’avoir de très bons collaborateurs, à l’image de l’équipe d’Innocent Bandé, chef de service psychiatrique du CHR de Kaya, et d’autres personnes qui ont travaillé d’arrache-pied pour l’organisation de cette activité. De quoi la rendre confiante quant à l’inscription de cette activité dans la durée pour peu que, selon elle, le CHR de Kaya reçoive un soutien accru de la part des bonnes volontés du Centre-nord pour le bien-être des malades mentaux de toute la région .

Par Bouabani Jonathan TOMPOUDI

 Commentaires