Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et la Nouvelle alliance du Faso (NAFA) ont échangé à huis clos, le vendredi 5 juin 2015 à Ouagadougou, sur des «sujets d’intérêt commun ». Cette rencontre a permis de jeter les bases d’une alliance entre les deux partis, dans la perspective des futures élections.
Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et la Nouvelle alliance du Faso (NAFA) devraient bientôt faire alliance pour affronter les futures élections, notamment la présidentielle et les législatives couplées du 11 octobre prochain et les municipales du 31 janvier 2016. C’est la principale information à retenir de la rencontre, que les deux partis ont eue, le vendredi 5 juin 2015 à Ouagadougou, à l’initiative de la NAFA, qui a fait le premier pas vers la formation de l’ex-président Blaise Compaoré. « Nous nous réjouissons de recevoir le CDP pour échanger sur des sujets d’intérêt commun et voir comment envisager l’avenir. Pour les élections à venir, tout le monde consent à dire qu’elles seront les plus ouvertes possibles, et tout parti responsable, qui a une lecture critique de la situation actuelle, ne peut pas prétendre gérer seul ce pays. Dans cette perspective, nous avons, en tant que parti d’ouverture et de tolérance, entrepris des consultations avec des partenaires potentiels pour jeter les bases d’un dialogue républicain et pour des alliances politiques », a indiqué le président de la NAFA, Rasmané Ouédraogo, à l’issue des échanges. Le président du CDP, Eddie Komboïgo, n’a pas dit le contraire. «Nous avons pu échanger pour se comprendre davantage et voir dans quelle mesure, nous pouvions aborder les questions d’actualité, notamment d’ordre électoral, et des questions d’alliance pour aller aux élections futures », a-t-il rapporté. Celui-ci s’est montré on ne peut plus précis, quand la presse l’a interpellé sur l’éventualité d’une candidature unique des deux partis à la prochaine présidentielle. « Nous sommes en train de réfléchir pour voir comment créer une alliance avec la NAFA pour aller aux élections. Ce qui est tout à fait normal. Pour cela, nous allons mettre en place des commissions ad hoc aussi bien au sein du CDP que de la NAFA, qui vont faire des propositions à chaque bureau exécutif national. Nous adopterons ces propositions et procéderons ensuite à la signature d’une convention de partenariat », a révélé Eddie Komboïgo. Pour lui, le CDP nouveau mène une « politique de main tendue et d’apaisement,» avec en toile de fond, un attachement à un processus électoral inclusif. « Ce qui importe, c’est d’aider la Transition à organiser des élections libres, transparentes et inclusives conformément à la Charte, que nous avons cosignée ; de sorte que tout candidat puisse se présenter pour permettre aux Burkinabè d’élire le candidat de leur choix. C’est une condition nécessaire à la paix durable dans notre pays », a laissé entendre le patron du CDP. Et la politique d’ouverture de l’ancien parti majoritaire, foi de son président, va s’étendre aux partis de l’ex-opposition et aux organisations de la société civile (OSC) « les plus représentatives », à qui des invitations ont déjà été adressées. Les sujets d’intérêt commun à la NAFA et au CDP tournent essentiellement autour du fonctionnement de la Transition et de la conduite du processus électoral. Points sur lesquelles, les deux partis entendent donc coopérer de façon formelle, avec l’annonce d’une alliance.
Kader Patrick KARANTAO