Le jeudi 13 septembre, le chef du gouvernement burkinabè est allé visiter les locaux de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE). A l’occasion, Luc Adolphe Tiao a pris des décisions (8 au total) fermes contre la corruption. Notre micro trottoir a permis à des Bobolais de s’exprimer sur le sujet, quatre jours après la sortie du Premier ministre, soit le 17 septembre 2012.
Mahamadi Sinka, particulier : « Beaucoup de Burkinabé ne sont pas habitués aux changements »
« Les décisions prises par le chef du gouvernement sont à mon avis, salutaires. Notre pays est admirablement cité dans la sous-région surtout pour ces médiations dans les crises socio-politiques. Alors il faut qu’il donne le bon exemple pour mériter ces honneurs. J’estime que tous les Burkinabè doivent soutenir le Premier ministre Luc Adolphe Tiao dans cette démarche pour éviter au Faso la crise qu’il a connue en 2011.
L’exécution de ces décisions sera certes difficile parce que, beaucoup de personnes ne sont pas habituées aux changements.
Mahamadi Sinka
Des changements pourtant nécessaires pour le développement du Burkina. Je constate déjà que l’ambassadeur du Burkina en France, Joseph Paré a présenté sa lettre de démission. Je trouve son acte citoyen et consciencieux. Que l’exemple fasse tache d’huile ».
Ousséni Sawadogo, administrateur : « Ce sont de sages décisions »
« La corruption, on le sait, entrave clairement le développement d’une nation. Aujourd’hui, les devises de notre pays sont utilisées dans des secteurs non-indiqués. C’est pourquoi, je loue l’initiative du Premier ministre à traquer les auteurs des malversations. Mais je reste assez sceptique du dénouement de cette lutte, parce qu’il faut reconnaître que la corruption trouve son sens dans un environnement de pauvreté galopante comme malheureusement le nôtre.
Ousséni Sawadogo
Surtout au niveau des fonctionnaires qui arrondissent très souvent le mois par des raccourcis peu recommandables. A cet effet, le Premier ministre aura un long chemin à parcourir, surtout qu’il n’a pas été le premier à prendre cette sage décision. Il y a plein d’embûches sur le terrain, il faut le lui rappeler. En ce qui concerne la démission de l’ambassadeur, je le trouve républicain, mais il y a sans doute une main politique derrière ».
Wanki Bognini, opérateur économique : « Ces décisions sont nulles et non avenues »
« Pour ce que je sais de ce pays : le Burkina Faso, aucun Premier ministre ne pourra lutter véritablement contre la corruption. Parce qu’aujourd’hui, sans la corruption, rien ne marche. Elle a pris une forte proportion et est devenue une habitude. C’est la gangrène et elle est mondiale. J’estime que le Premier ministre est juste en train de faire un lobbying sans savoir ce que ça peut laisser comme séquelle dans le pays. Ces décisions du Premier ministre peuvent entraîner un soulèvement qu’il ne pourra pas maîtriser. Ces décisions sont nulles et non avenues »
Ladji Kabako Traoré, opérateur économique : « Il fait sa propagande parce qu’il veut être député »
« Je ne crois aucunement aux décisions prises par le Premier ministre Luc Adolphe Tiao. Il fait tout simplement sa propre propagande parce qu’il veut être député. C’est une forme de campagne. Seul le président Blaise Compaoré, peut lutter contre la corruption. Lui, seul sait comment elle a débuté, comment elle s’est gangrenée jusqu’à ce point. Luc Adolphe ne peut régler cette situation parce qu’il n était pas là lorsqu’elle débutait. Il parle pour parler parce qu’il est journaliste ».
Ouattara Amadou, enseignant : « Qu’est-ce qu’il fait du rapport de REN-LAC »
« Je ne doute pas de l’objectivité du rapport de l’ASCE, mais il y a beaucoup de malversations qui ont été citées dans le rapport du REN-LAC, mais rien n’a été fait depuis la publication. C’est pourquoi, je reste perplexe quant à l’exécution rigoureuse des décisions du Premier ministre. Et puis, j’estime qu’il faut plutôt lutter contre la pauvreté, seul motif de la corruption. Il faut augmenter les salaires des fonctionnaires parce qu’il n’y a pas de corrupteurs, sans corrompus ».
Bernadette Traoré, enseignante : « L’éducation reste la seule solution »
Bernadette Traoré
« Je trouve que les décisions du Premier ministre sont nobles, mais je n’y crois nullement. Une décision doit être exécutée. On prend toujours des décisions qui ne seront jamais appliquées. Je pense que pour solutionner ce fléau de corruption, il faut mettre l’accent sur l’éducation. Eduquer depuis la base et mener assez de sensibilisation de lutte contre la corruption ».
Sylvie Kantiana, secrétaire de direction : « Luc Adophe Tiao va juste diminuer la corruption au Burkina »
Sylvie Kantiana
« La corruption ne peut jamais cesser au Burkina Faso. Elle est devenue le quotidien des uns et des autres. Que ce soit dans les services étatiques ou privés, la corruption gangrène de jour en jour. Les décisions du Premier ministre sont salutaires, mais il aura du pain sur la planche pour éradiquer ce fléau dans notre pays. On fait du tapage juste pour faire croire aux Burkinabè qu’on pense à eux. Dans le fond, c’est autre chose.