La Charte pour la prévention et la gestion des crises alimentaires a été adoptée pour minimiser les effets pervers de l’aide alimentaire, voire que les Africains puissent à terme s’en passer. Mais cette charte n’est toujours pas effectivement connue des acteurs. Le Secrétariat permanent des Organisations non gouvernementales (SPONG) au Burkina, avec l’appui de l’ONG OXFAM, y remédie ce 15 mars 2013 en organisant un atelier d’information à Ouagadougou au profit des OSC.
« L’Afrique, si riche en ressources est émaillée et tiraillée régulièrement par des crises alimentaires dont le salut vient trop souvent de l’extérieur. Mais comment nous parvient cette aide alimentaire ? Sous quelle forme ? Et à quelle conditionnalité ? Est-ce une fatalité pour nous ? Un phénomène irréversible ? Nous disons : NON ! » C’est la conviction d’un homme, Alfred Sawadogo, représentant de la société civile au comité de pilotage du Programme national du secteur rural (PNSR) et coordonnateur de l’ONG SOS Sahel.
S’affranchir du « biberon » de l’aide alimentaire
Alfred Sawadogo parlait au nom du SPONG lors d’un atelier qui a réuni ce vendredi 15 mars 2013 les organisations de la société civile (OSC) du Burkina à Ouagadougou pour s’informer sur la Charte pour la prévention et la gestion des crises alimentaires.
Cette charte, adoptée le 10 février 1990 par les Chefs d’Etat des pays membres du CILSS (Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel), puis révisée en 2011, partage la conviction d’Alfred Sawadogo et son ambition est de « minimiser autant que possible les effets pervers de l’aide alimentaire » et d’amener les Africains à terme à s’affranchir de ce « biberon ».
Appel aux parlementaires burkinabè
Cependant, la Charte n’est pas connue des acteurs. S’appuyant en effet sur le Rapport de suivi de la charte (lequel sera également divulgué lors de cet atelier), il informe que « du suivi de la mise en œuvre fait dans les six (6) pays de la Charte, il se trouve que la plupart des OSC connaissent peu le contenu de cet instrument et aucune activité officielle n’est entreprise pour la vulgariser depuis son adoption ». L’atelier d’une journée, organisé avec l’appui financier et technique de l’ONG OXFAM, est l’approche trouvée par le SPONG pour « disséminer » les règles de ce code de bonne conduite.
Pour appuyer ce processus d’information, le SPONG a lancé un appel aux parlementaires burkinabè afin que soit mise en place une commission de suivi de la mise en œuvre de la charte.
Cet atelier est également l’occasion de préparer « les messages clés » que les OSC porteront lors de la revue annuelle de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) du 26 avril 2013, a confié Alfred Tiemtoré, coordonateur du SPONG.