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Mali : Est-ce vraiment Blaise qui arme le Mujao ?
Publié le mardi 18 septembre 2012   |  L'evenement


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© Autre presse
Président du Burkina Faso, M. Blaise COMPAORE


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C’est dans le « Confidentiel » de Jeune Afrique que cette information a été donnée cette semaine. Le Mujao aurait été ravitaillé en arme via le Burkina. Officiellement le gouvernement burkinabè, n’a pas encore réagi. Une marche de protestation a été organisée à Paris, par les associations des ressortissants du Mali sur l’ambassade du Burkina. A la veille d’une visite à L’Elysée de Blaise Compaoré, c’est une information qui tombe mal.

Visite annoncée et à présent confirmée, Blaise Compaoré devrait-être reçu par le président français, Hollande, le 18 septembre prochain. Au mois d’août, peut-être dans les préparatifs de cette rencontre au sommet, le ministre Djibril Bassolet avait séjourné à Paris.

Les concertations qu’il avait alors eut avec les autorités françaises n’ont pas été à la hauteur des attentes de Ouagadougou. Partisan d’un dialogue avec les islamistes qui occupent le Nord Mali, le Burkina qui est isolé sur la question au sein de la Cedeao avait souhaité s’adjoindre un protagoniste de poids, le Qatar qui est déjà un soutien des islamistes. Seulement à Paris ce souhait n’a pas été accueilli avec enthousiasme. Selon les confidences de Jeune Afrique « les français lui ont opposé un refus poli, arguant du nombre déjà très important d’interlocuteurs dans cette crise ».

Blaise Compaoré qui vient à Paris n’aura sans doute pas autre choix, que de souscrire à l’option d’une intervention militaire au Nord Mali. Les derniers développements dans la crise malienne montrent bien, que les français ont décidé de forcer la main à tout le monde. A Dioncounda Traoré d’abord, qui a dû, en catimini, requérir les forces de la Cedeao, dans une lettre quelque peu dictée par le représentant spécial de la France au Sahel, Jean Felix Paganon. Actuellement la Mauritanie et le Tchad sont sous pression et ne pourront pas résister longtemps.

Il reste le Burkina. Blaise Compaoré arrive à Paris fragilisé par les récentes révélations des services français, selon lesquels « des armes auraient été récemment livrées, via le Burkina, au Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) implanté dans la région de Tombouctou ». Cette révélation des renseignements français n’a pas officiellement donné lieu à un commentaire des officiels en France. Ils se seraient juste montré « perplexes » se demandant « comment des camions chargés d’armes pourraient-ils traverser le Burkina sans l’aval des autorités ? »

C’est sans doute une des discussions que Hollande et Compaoré pourraient avoir. Mais le COS (le Commandement des unités spéciales, une unité d’élite de la France) qui est bien implantée au Burkina ne devrait rien ignorer de tout cela en réalité. Hollande devrait poser des questions dont il connait à l’avance les réponses. Par contre dans la posture de Blaise Compaoré, dont la réputation en cette matière ne plaide pas pour lui, la situation devrait être plus gênante. La pression sur lui sera non pas de se plier à l’intervention, mais sans doute de se « démerder pour que rien de fâcheux n’arrive aux sept otages français détenus par AQMI, l’allié du Mujao ».

La récurrence des accusations

Le nom de Blaise est déjà trop « gâté » dans cette affaire et on se dit qu’il doit avoir une baraka extraordinaire de n’avoir pas encore subit, le sort de ceux de ses prédécesseurs qui ont été accusés d’avoir trempés dans de semblables trafics. En tout les cas, les accusations ne s’arrêtent pas. A la fin du mois d’août dernier, le mauritanien Ahmedou Ould-Abdallah, ancien ministre des Affaires étrangères de son pays et qui dirige actuellement le Centre/4S (Centre de réflexion sur la sécurité dans la région Sahel Sahara) a tenu des propos sibyllins qui ont sans doute fait siffler les oreilles à Ouagadougou. Selon Ould Abdallah : « les terroristes d’Aqmi ne sont que les intermédiaires des trafiquants installés dans tout le golfe du Bénin. Leurs réseaux, au plus haut niveau de chaque Etat de la région, sont considérables. J’ai des noms et la liste est considérable… » Quand quelques jours après de tels propos, les « services amis » se permettent des révélations d’une telle nature, l’embarras ne peut-être que grand.

En ce moment les grandes oreilles de la France sont braquées sur le sahel

Selon des informations récemment publiées par des confrères français, spécialistes des questions militaires, le Commandement des opérations spéciales, connu sous les initiales COS, dont une bonne partie des unités est pré-positionnée à Ouagadougou « serait monté en force » en dégarnissant d’autres terrains où il était en mission « à fin de récupérer des opérateurs supplémentaires ». Le COS se prépare donc à mener une action d’envergure dans le sahel. Les moyens ont été pris sur d’autres unités. Les commandos spécialisés (GRA, groupe d’action) du 1er RIPMA et les équipements de recherche du 13e RDP avec la flotte des VPS (véhicules de patrouille spéciale, construits par Panhard).

Ceux qui ont prêté attention ont vu ces véhicules, qui équipent aussi maintenant l’armée burkinabè. Mais ce n’est pas tout, pour mener « une traque sur une telle échelle et aussi longtemps », il a fallu renforcer les moyens du COS par ceux des forces conventionnelles (transports et renseignements). A cause de l’importance de la zone, les moyens seront combinés (terrestres et aériens) avec une probable entrée en action des Drones Harfang qui avaient déjà servis contre Kadhafi.

La France ne veut pas prendre le risque d’échouer. Elle a donc fait les choses comme il fallait. La Cedeao pourra-t-elle s’y mouler ?

Probablement. Dans nombre de pays, le COS a déjà entraîné les unités spéciales et conclu des protocoles qui lui permettent de se déployer. Il y a quand même des appréhensions et pour la France, il faut en plus des moyens mobilisés, constituer une large coalition pour conduire cette guerre contre les islamistes du Nord Mali, pour ne pas laisser cette région devenir un « sahélistan », selon les propos du ministre français de la Défense, Jean Yves le Drian.

Blaise Compaoré qui n’avait plus foulé le parquet de l’Elysée depuis Jacques Chirac, arrive donc en terrain miné. Le froid Hollande ne devrait pas faire beaucoup pour le décrisper.

Preuve de vie des otages français

A quelques jours de la visite de Blaise Compaoré en France, une vidéo publiée par AQMI vise à donner une preuve de vie des quatre otages. L’intervention est construite sur un message clair. Il faut payer AQMI pour qu’il nous libère. C’est le message répété par les quatre français otages.

C’est aussi un moyen supplémentaire de pression sur la France. Les otages sont en vie, allez-vous prendre le risque d’une intervention qui pourrait leur coûter la vie ?

Il y a donc dans cette vidéo deux messages, l’un explicite, payer la rançon que demande AQMI. L’autre implicite remisez la décision de pousser à la guerre. Il y a donc au menu de la première rencontre Hollande Compaoré du grain à moudre. Mais c’est peut-être aussi pour ça que Hollande s’est résolue à recevoir le président burkinabè. La diffusion de cette vidéo, à quelques jours de la visite de Blaise à Paris ne peut pas être fortuite. Les familles des otages sont reçues le 13 septembre, 5 jours avant l’’arrivée du président burkinabè. Peut-être est-il porteur de bonnes nouvelles.

Par Newton Ahmed BARRY

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