Au lendemain de l’élection du nouveau pape, l’archevêque de Ouagadougou, Mgr Philippe Ouédraogo , entouré de quelques prêtres, a échangé avec la presse à l’archevêché de Ouagadougou, le 14 mars dernier. Pour le pasteur de l’Eglise-famille de Dieu qui est à Ouagadougou, les attentes sont nombreuses après la désignation du pape François.
Le 266e pape s’appelle François et non François 1er. La précision a été donnée au cours du point de presse que l’archevêque de Ouagadougou, Mgr Philippe Ouédraogo, a donné le 14 mars dernier. Un communiqué a même été diffusé immédiatement après l’élection par le Vatican, pour souligner que le nouveau pape voulait être appelé François, sans référence à la numérotation romaine. Le pape s’appelle donc François, pour faire allusion à Saint François d’Assise, l’ami des pauvres. En choisissant le prénom de François pour la première fois dans l’histoire de la papauté, le pape a choisi une symbolique forte : l’hommage à Saint François d’Assise, fondateur de l’ordre franciscain dont la vie a été marquée par le dépouillement matériel. Avec des origines modestes, une vie menée simplement et des actions toujours tournées vers les plus démunis, Jorge Mario Bergoglio (le nouveau pape) est déjà considéré comme celui qui sera « le pape des pauvres ».
Cette précision faite, l’archevêque lance : « Le Dieu de l’impossible nous a donné un nouveau pape. Le plus grand pronostiqueur, c’est l’Esprit saint ». Comme pour confirmer que le cardinal argentin ne faisait pas partie des favoris. Et le père Jean-Emmanuel Convolbo d’ajouter : « C’est une joie spirituelle que nous ressentons ». Pour lui, la chrétienté est en train de se déplacer vers le sud de la planète. Mais au niveau de Dieu, ajoute-t-il, il n’y a pas de différence entre les Hommes. Les journalistes ont voulu savoir pourquoi le choix d’un tel nom (François, ami des pauvres) à une époque où l’argent est devenu roi. Le père Convolbo dira que « revenir à l’esprit de St François dans un monde matérialiste est important pour nous » car, ajoute-t-il, « nous avons encore à apprendre de l’esprit de pauvreté ». La question du célibat des prêtres et de la pédophilie est revenue sur la table des échanges. Tout en reconnaissant l’existence de ces faits et surtout de son état douloureux, les animateurs du point de presse ont rassuré que le pape François n’est pas venu pour remettre le célibat des prêtres en cause. Pour eux, malgré la faiblesse humaine, Dieu donnera toujours la force d’incarner les vraies valeurs.
Mgr Philippe Ouédraogo fera noter que nombreuses sont les attentes au lendemain de cette élection. Ces attentes se situent à l’intérieur et à l’extérieur de l’Eglise catholique. A l’intérieur de l’Eglise, c’est le défi de la sainteté qui s’impose. Le pape François lui-même l’a déjà reconnu en invitant les chrétiens à promouvoir plus de fraternité en insistant sur l’évangélisation. Pour Mgr Philippe Ouédraogo, si on ne vit pas de Jésus, on ne peut pas donner Jésus. Il y a donc ces défis de la mission et de l’évangélisation qui se présentent au pape François.