La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a ordonné ce vendredi 5 juin 2015 à l’Etat du Burkina Faso de reprendre les investigations en vue de rechercher, poursuivre et juger les auteurs des assassinats de Norbert Zongo et de ses trois compagnons.
Les juges ont également ordonné à l’Etat burkinabè de verser 25 millions de francs FCA à chacun des conjoints, 15 millions à chacun des enfants et 10 millions à chacun des mères et pères de Zongo et ses compagnons
La CADHP donne six mois aux autorités pour lui soumettre un rapport sur l’état d’exécution de l’ensemble des décisions prises dans le présent arrêt.
Le 28 mars 2014, une décision de la Cour avait déjà jugé que l’Etat burkinabé avait « failli à ses obligations » en ne traduisant pas en justice les meurtriers de Zongo.
Norbert Zongo, journaliste d’investigation et directeur de publication de l’hebdomadaire L’Indépendant, avait été retrouvé mort calciné dans sa voiture, en 1998, avec trois compagnons à une centaine de kilomètres de Ouagadougou, la capitale.
Il enquêtait à l’époque sur la mort de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré, frère cadet de Blaise, alors président du Burkina. La mort de Norbert Zongo avait suscité un scandale et d’importantes manifestations populaires au Burkina Faso. Elle avait eu un retentissement international.
Six « suspects sérieux » avaient été identifiés par une Commission d’enquête indépendante mise en place par les autorités burkinabè, mais seul l’adjudant Marcel Kafando, ex-chef de la garde rapprochée du président Compaoré, avait été inculpé, avant de bénéficier d’un non-lieu.
En 2006, la justice burkinabè avait classé le dossier, officiellement pour manque de preuves.
(Avec VOA et AFP)