Le ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation (MRSI) a organisé un atelier, le mardi 2 juin 2015 à Bobo-Dioulasso. A l’occasion, le Projet de recherche de développement sur la régénération du karité dans les régions du Nord, du Centre-Ouest et des Hauts-Bassins a été lancé.
Le ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation (MRSI) s’est fixé un nouveau défi à relever. Il s’agit de la restauration et l’amélioration de la production des peuplements de karité au Burkina Faso. Pour y parvenir, le département en charge de la Recherche a lancé, le mardi 2 juin 2015 à Bobo-Dioulasso, un programme dénommé «Projet de recherche développement sur la régénération du karité dans les régions du Nord, du Centre-Ouest et des Hauts-Bassins». Selon le coordonnateur du Programme, Souleymane Ganaba, le projet s’étale sur la période 2015-2018 et est financé par le Royaume du Danemark. Le projet comporte trois composantes, a-t-il précisé. Il s’agit des activités de recherche complémentaire, de vulgarisation des technologies acquises par la recherche sur le karité et de sécurisation foncière ainsi que de gouvernance locale. Et d’indiquer que le budget global du projet s’élève à 231635000 F CFA. A la cérémonie de lancement du projet, le Comité de suivi des activités (CSA) a été installé. A l’occasion, le ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Jean Noël Poda, a indiqué que les amandes et le beurre de karité constituent 0,6% du Produit intérieur brut (PIB) et le 4e produit d’exportation du Burkina Faso après l’or, le coton et le bétail. «C’est pourquoi je me réjoui du lancement d’un projet de recherche-développement centré sur la régénération de peuplements de karité dont la mise en œuvre permettra de lever les contraintes, en vue de restaurer la ressource et d’améliorer la productivité des peuplements et des plantations d’un arbre typique des parcs agro forestiers de la zone soudanienne, le karité», a fait comprendre le ministre. Par ailleurs M. Poda a laissé entendre que l’atelier répond à certaines difficultés que les services du ministère de l’Environnement et des Ressources halieutiques connaissent, à savoir la dégradation et la baisse de la productivité des peuplements de karité, la faible connaissance des techniques de restauration et d’amélioration de la production. Pour lui, l’adoption des technologies de régénération et d’amélioration de la production du karité par les producteurs permettra de contribuer à améliorer les conditions de vie des populations. Aussi, le ministre Poda a exprimé sa gratitude au Royaume du Danemark pour le soutien financier. Pour sa part l’ambassadeur du Royaume du Danemark, Bo Jensen, a révélé que des études réalisées en 2012, il ressort que le Burkina Faso dispose de plus de 195 millions d’arbres avec un potentiel de production annuelle estimée à 850000 tonnes d’amandes de beurre. «Cependant, ce potentiel connait depuis quelques décennies une baisse de production, causée par des difficultés de renouvellement des peuplements de karité. Cela conduira à un manque à gagner en termes de recettes nationales et menace dangereusement l’assurance de revenus de nombreuses femmes rurales», a dit l’ambassadeur. Et de poursuivre que c’est fort de ce constat que son pays a décidé de financer le Programme. Car, poursuit-il la collecte et la transformation des amandes de karité procurent des revenus à près de 4 millions de femmes rurales.
Boubié Gérard BAYALA