Afin d’éclairer l’opinion publique sur la situation qui prévaut dans la commune rurale de Namissiguima, le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, Denise Auguste Barry et celui des Mines et de l’Energie, Boubacar Ba, ont rencontré les hommes de média, le jeudi 4 juin 2015. Cette situation a opposé la société minière True Gold Mining. Il ressort de cette conférence de presse que la marche organisée par les populations de Namissiguima, le vendredi 29 mai dernier, a occasionné dix blessés, dont trois graves.
L’abandon du site de Rambo situé à environ 1 km de la mosquée de Ramatoulaye, le bitumage de la route entre Ouahigouya/Ramatoulaye, le recrutement des jeunes de la commune, la priorisation du dialogue et de la communication pour une meilleure réalisation des travaux, la prise en compte des représentants des jeunes au sein du Comité de liaison. Tels sont les revendications transmises par les représentants des jeunes de Ramatoulaye, en novembre 2014, à la société minière True Gold Mining. Bien avant ces revendications, le gouvernement avait, par décret en date du 31 décembre 2013, octroyé un permis d’exploitation de la société Riverstone Karma SA. Selon le ministre des Mines et de l’Energie, Boubacar Ba, l’octroi de ce permis a suivi toutes les procédures administratives et légales en la matière après avoir recueilli les préoccupations de tous les villages impactés. « L’entreprise a, dès lors, entrepris les travaux de constructions de la mine et réalisé des investissements de l’ordre de 30 milliards de francs CFA », a-t-il ajouté. Mais à la surprise générale, a rappelé le ministre, son département a reçu une lettre signée des chefs coutumiers et religieux et des responsables d’associations demandant l’arrêt de l’exploitation de la mine, le 9 décembre 2014, au motif que des dispositions semblent avoir été prises sans l’accord de toutes les forces vives de la commune. Après consultations, une mission a été organisée le 27 décembre 2014, par son département en vue de mieux comprendre la situation. « Contre toute attente, il s’en est suivi le 14 janvier 2015, le saccage et l’incendie des installations de la mine. Les dégâts occasionnés ont été estimés à environ 3 milliards de francs CFA », a noté le ministre des Mines et de l’Energie. Selon ses propos, cette situation aurait été provoquée par des rumeurs indiquant que les travaux de la mine entraineraient la délocalisation du village de Namissiguima, la destruction de la mosquée de Ramatoulaye et des tombes de Cheick. Le dialogue étant la seule solution pour ce genre de situation, à en croire Boubacar Ba, les deux ministères ont entrepris de nombreuses actions dans le but d’apaiser la situation. C’est ainsi qu’entre février et mars 2015, ils ont, à plusieurs reprises, rencontré le Cheick de Ramatoulaye ou sa délégation. A l’issue desquelles rencontres, Boubacar Ba a noté que des garanties lui ont été données que le village de Ramatoulaye ne serait pas délocalisé du fait de l’exploitation minière et que ni la mosquée, ni le cimetière ne seront touchés. « Cette garantie du gouvernement a fait l’objet d’une lettre adressée au Cheick Aboubacar Maiga II de Ramatoulaye et datée du 26 février 2015 », a soutenu Boubacar Ba. Pour plus de garantie, il a évoqué les rencontres en Afrique du Sud et au Canada ont été l’occasion de rassurer les investisseurs qui viendront s’installer au Burkina. Pour ce qui est de la question sécuritaire, le ministre Denise Auguste Barry pense que l’intérêt de l’Etat est que la population puisse tirer le meilleur profit de l’installation de la mine. « L’Etat accompagne les sociétés minières en fonction des conventions qui existent », a-t-il dit. Il est revenu sur la marche, du vendredi 26 mai dernier, organisée par la population de Namissiguima pour réclamer le départ de True Gold. Cette marche, selon lui, a fait 10 blessés dont 7 blessés légers au niveau de la population. Trois éléments des forces de défense et de sécurité ont été grièvement blessés