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Burkina: une loi oblige désormais les militaires à quitter l’armée avant d’entrer en politique
Publié le vendredi 5 juin 2015  |  AFP
Djibrill
© Autre presse par DR
Djibrill Bassolé, chef de la diplomatie burkinabè




Ouagadougou - Les militaires souhaitant entrer en politique devront auparavant abandonner l’armée, ont décidé vendredi les députés burkinabè, alors que la candidature à la présidentielle d’octobre du général Djibrill Bassolé, un proche de l’ex-président Blaise Compaoré, fait polémique au Burkina Faso.

Au total, 68 parlementaires sur 73 ont voté cette loi sur le "statut général du personnel des forces armées nationales", quatre se sont abstenus et un seul député a voté contre, a constaté un journaliste de l’AFP.

"Celui qui veut faire de la politique à partir de la promulgation de la présente loi doit complètement démissionner des forces armées", a déclaré le colonel David Kabré, ministre des Sports venu défendre le projet de loi gouvernemental.

"Vous ne pouvez plus aller faire de la politique et revenir dans l’armée porter les galons pour être militaire. Dorénavant c’est fini", s’est félicité le colonel Kabré, précisant que "cette loi n’est pas rétroactive".

Selon les termes de l’ancien code militaire, les gradés, pour entrer en politique, pouvaient prendre une "disponibilité" ou "démissionner" de l’armée. Les militaires du rang devaient quant à eux "suspendre" leurs contrats.

Trois officiers ont annoncé leurs intentions de se porter candidat à la présidentielle du 11 octobre. Le général Djibrill Bassolé, un proche de M. Compaoré vu comme l’un des favoris du prochain scrutin, et deux colonels se sont tous mis en disponibilité.

La non-rétroactivité de la loi leur permet, s’ils démissionnent, de
postuler à l’élection à venir.

La question de la présence des militaires sur le terrain politique fait l’objet de vives polémiques, alors que le Burkina Faso se prépare à ce scrutin crucial, qui mettra fin à un an de "transition démocratique" ouverte après la chute du président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir fin octobre 2014 par la rue après 27 ans de règne.

Plusieurs associations de la société civile ont exigé le "retrait définitif des militaires de la scène politique" dans cette ancienne colonie française qui, depuis son indépendance en 1960, n’a été dirigée qu’à deux reprises par un civil.

Maurice Yaméogo, membre de l’administration coloniale, a été président
pendant six ans, avant d’être renversé en 1966. L’ancien diplomate Michel Kafando a été investi en novembre après la démission de Blaise Compaoré, lui-même capitaine à sa prise de pouvoir lors d’un putsch en 1987.

roh/jf/mba
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