Le gouvernement burkinabè a fait part de sa volonté de rétablir désormais l’autorité de l’Etat en durcissant le ton à l’encontre des protestataires qui s’opposent à l’implantation des sociétés minières au Burkina Faso.
Lors d'une conférence de presse donnée jeudi à Ouagadougou, le ministre en charge de l'Administration territoriale et de la Sécurité, Auguste Denise Barry, a souligné que ‘'le gouvernement est rentré dans une logique de fermeté contre les manifestants''.
Le ministre Barry, appuyé par son collègue des Mines et de l'Energie, Boubakar Ba, s'est longuement expliqué sur la situation qui prévaut à mine d'or de Namisiguima, dans la région du Nord où un désaccord oppose la société minière True Gold Mining (TGM) à une partie de la population.
Les deux ministres ont rappelé que le dernier rebondissement de la crise a eu lieu la semaine dernière, avec une marche (non autorisée) réprimée par les forces de l'ordre, faisant une dizaine de blessés et une quinzaine de personnes interpellées.
Le ministre en charge de la Sécurité a indiqué qu'une manifestation similaire avait occasionné le saccage des installations de la société TGM, le 14 janvier dernier.
Pour Auguste Denise Barry, il serait utopique de penser que l'on peut déplacer la société True Gold de la localité. Il a expliqué que l'octroi du permis d'exploitation à la mine a suivi toutes les procédures administratives et légales en la matière.
‘'Namissiguima ne sera pas un précédent, sinon toutes les autres mines seront concernées'', a martelé le ministre Barry, avant d'ajouter que tout en étant ferme le gouvernement compte privilégier le dialogue pour que les populations concernées comprennent l'utilité d'implantation des sociétés minières dans leurs localités respectives.
Au Burkina Faso, les manifestations dans les sociétés minières deviennent de plus en plus récurrentes, mais la plus récente et la plus dramatique a été celle ayant entrainé le saccage des installations de True Gold Mining, en janvier dernier, avec des pertes évaluées à plus de trois milliards de FCFA.
A l'issue de ce drame, l'Etat burkinabè avait entrepris des démarches pour permettre à la société minière de reprendre ses activités, mais les populations s'y opposent toujours, arguant qu'elles ne veulent pas d'exploitation minière dans leur localité.
ALK/cat/APA