En vue de présenter le bilan de la commémoration de la journée d’hommage aux martyrs de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, tenue le 30 mai dernier, trois ministres du gouvernement de la Transition étaient face à la presse le 3 juin 2015 au ministère des Affaires étrangères et de la coopération régionale, à Ouagadougou. Il s’agit des ministres, de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Auguste Dénise Barry, de la Santé, Amédée Prosper Djiguimdé, et de l’Action sociale et de la solidarité nationale, Nicole Angéline Zan/Yélémou.
C’est connu ! Le 30 mai dernier, le peuple burkinabè a rendu hommage aux 28 martyrs de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Cela, avec la bénédiction des autorités de la Transition. Après cette étape, le gouvernement n’entend pas s’arrêter là. En effet, les réflexions sont « très avancées » pour la poursuite des actions menées dans le cadre de la recherche de la vérité et de la justice, pour l’institution d’une journée d’hommage aux martyrs, pour la décoration des blessés, pour les droits des victimes et des ayants droit et de la commémoration de la date de l’insurrection populaire. C’est du moins les informations apportées par le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Auguste Denise Barry, aux Hommes de médias, le 3 juin dernier. Pour lui, il faut que justice soit rendue aux martyrs afin d’apaiser non seulement les souffrances de leurs familles, mais aussi, que cela serve de leçon pour la postérité. « On ne peut pas faire l’économie de la recherche de la vérité », a-t-il renchéri. Pour ce qui est de l’institution de la journée d’hommage aux martyrs, de la date de décoration des blessés ainsi que celle de la commémoration de l’insurrection populaire, il a soutenu que les réflexions sont en cours et qu’aucune date n’a encore été fixée.
88 millions de F CFA ont été mobilisés pour le Comité national d’organisation de la journée commémorative des martyrs
Faisant le bilan des activités entrant dans le cadre de la journée nationale d’hommage aux martyrs de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 qui se sont étalées sur 72 heures, le ministre en charge de l’Administration territoriale, Auguste Denise Barry, a révélé qu’une enveloppe financière de 88 millions de F CFA avait été mobilisée pour le Comité national d’organisation à cet effet. A propos de la non-participation de certains Burkinabè aux activités commémoratives de cette journée, en l’occurrence le Mouvement burkinabè des droits de l'Homme et des peuples (MBDHP) et certains responsables politiques, le ministre Barry a indiqué que des correspondances ont été adressées aussi bien aux responsables des partis politiques de l’ex-majorité et de l’ex-opposition sans exception, qu’aux responsables du MBDHP. Si malgré cela il y a eu certains Burkinabè qui n’ont pas voulu y prendre part, a-t-il dit, cela est de leur droit. « Ceux qui étaient animés de bonnes intentions ne peuvent pas dire qu’ils n’ont pas été invités», a-t-il fait savoir. Du reste, il a estimé qu’ « il faut éviter en toute situation des positions maximalistes, voire extrémistes ». Revenant sur l’incident qui s’est produit le 30 mai dernier, au cimetière de Gounghin lors du dépôt de gerbes de fleurs sur les tombes des martyrs, où Yacouba Jacob Barry, Secrétaire général de l’Union pour un Burkina nouveau (UBN) et ancien membre du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a failli être molesté, le ministre en charge de la Sécurité, Auguste Denise Barry, a révélé que des investigations sont en cours pour situer les responsabilités. « S’il advenait que cela était dû à sa simple présence, nous condamnerons cet acte qui n’honore pas notre pays. En revanche, s’il s’est avéré que l’intéressé a tenu des propos déplacés à l’endroit des familles des victimes au cours d’une interview sur-place, nous condamnerons également cette attitude », a-t-il précisé. Embouchant la même trompette, la ministre de l’Action sociale et de la solidarité nationale, Nicole Angéline Zan/Yélémou, a appelé tous les fils et filles du Burkina à la cohésion et à la tolérance, surtout dans l’introspection pour que la paix tant souhaitée ne soit pas un vain mot. Selon ses explications, le vent de l’insurrection populaire sans précédent qu’a connue le pays des Hommes intègres laisse derrière lui, 17 veuves, 1 veuf et 57 orphelins. Pour sa part, le ministre de la Santé, Amédée Prosper Djiguimdé, a rappelé que plus de 123 millions de F CFA ont été mobilisés pour la prise en charge des blessées. A présent, a-t-il ajouté, il reste plus de 40 millions de francs et la prise en charge est toujours gratuite et régulière. Par ailleurs, les trois ministres ont tenu à traduire la reconnaissance du gouvernement au peuple burkinabè qui n’a pas marchandé sa participation aux différentes activités.
Mamouda TANKOANO
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