Comme une pelote de laine qui, peu à peu, se déviderait, le royaume du ballon rond ne cesse de dévoiler ses secrets. Et la machine commence à montrer des signes d’emballement depuis la démission ce mardi du tout-puissant Sepp Blatter. Et tandis que les fins limiers du FBI creusent les tréfonds de ce temple de l’opacité régi par la football connexion, la planète du ballon rond, elle, s’ébranle, tel un château de cartes.
Parmi les premières victimes de ce tremblement de terre, quelques huiles comme le secrétaire général de la Fédération Internationale des Filous Associés, Jérôme Valcke, ou encore l’ancien vice-président Jack Warner, éclaboussé par la vague de révélations issues de l’enquête des fédéraux américains. Bien sûr, on n’oubliera pas l’homme au cœur de l’affaire, l’ex-président de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (CONCACAF), Chuck Blazer,opportunément devenu l’informateur du FBI.
Des hommes de pouvoir certes, mais aussi des Etats, comme le Maroc, soupçonné d’avoir versé des pots de vin en vue de l’obtention de l’organisation du Mondial 1998, finalement confiée à la France, et l’Afrique du Sud dont l’obtention de la Coupe du monde 2010 aura été le détonateur de ce mégascandale. Des accusations que les Sud-Africains s’empresseront de nier en bloc, reconnaissant néanmoins avoir octroyé la coquette somme de 10 millions de dollars en toute «légalité» à un fonds de développement pour la diaspora africaine des Caraïbes. Si fait !
Mais l’affaire n’est pas entendue pour autant, car malgré les dénégations vigoureuses de la Nation arc-en-ciel, une enquête préliminaire a tout de même été lancée, et la police anticorruption est à pied d’œuvre. Il aurait peut-être fallu commencer par là quand tous les soupçons convergeaient vers Pretoria. Et la question qui se pose désormais est de savoir où mèneront ces pistes locales, à condition bien sûr, que les enquêteurs aient les coudées franches. C’est déjà un grand pas en avant, en attendant qu’un jour cette histoire de ballon rond et de gros sous finisse par révéler enfin tous ses secrets.
Marie Ouédraogo