Dans la salle d’audience du Tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso, le lundi 11 mars 2013, DC, une voyante est à la barre. Elle est accusée d’avoir escroqué plus d’une trentaine de femmes. La somme cumulée s’élèverait à près de quatre millions de francs CFA. Il est reproché à la prévenue d’avoir trompé des femmes venues lui expliquer leur problème, espérant qu’elle les aidera à les résoudre. Mais devant les juges, DC ne reconnaît pas les faits.
Elle dit n’être qu’une intermédiaire et que la vraie voyante serait une certaine CR, également présente au procès comme témoin. Selon les versions, c’est par téléphone que tout se faisait. Même le sacrifice à faire était communiqué au demandeur qui, au lieu de le remettre directement à l’oracle, le donnait à DC qui se chargeait de le transmettre. Une des victimes a même dévoilé lors du procès, les prédictions de la voyante. Selon elle, DC aurait prédit la mort de son père qui venait d’épouser une autre femme, à moins d’un sacrifice. Elle a donc fait ce sacrifice composé d’un mouton et d’une somme de vingt mille francs CFA remis à DC. Par ailleurs, DC aurait dit à la dame que ce sont des génies qui l’empêchent d’avoir un mari dans sa vie. En tout, cette victime affirme avoir dépensé environ cent quatre-vingt mille francs CFA. C’est celle là-même qui va contribuer à débusquer le manège de la prévenue. En effet, excédée de faire des sacrifices, la victime aurait changé de numéro de téléphone pour ne plus avoir affaire à la voyante. Mais une de ses amies, KI, lui aurait fait savoir que cette dernière demande encore de faire des sacrifices pour conjurer des malheurs qui ne tarderont pas à s’abattre sur sa personne. Alors, elle a pris l’engagement de rencontrer la voyante elle-même, malgré l’interdiction que DC lui avait faite bien auparavant. Arrivée donc au domicile de CR, elle dit avoir compris qu’il s’agissait d’une escroquerie et a saisi la gendarmerie. Les pandores utilisent un plan pour démasquer et confondre les escrocs.
L’un d’entre eux appelle au numéro donné par DC et explique son problème. Quelques temps après, DC les appelle et leur communique le sacrifice à faire. La somme demandée s’élève à cent quatre-vingt mille francs CFA. Rendez-vous est alors pris pour entrer en possession de l’argent. C’est ainsi que la gendarmerie met la main sur DC et CR. Mais les enquêtes se poursuivent pour situer le rôle de CR dans cette affaire d’escroquerie, car cette dernière indexée par DC comme étant le vrai charlatan, dit n’avoir pas de téléphone portable, et clame son innocence. Les juges ont de ce fait, renvoyé le jugement au 25 mars prochain. Quant à la demande de mise en liberté provisoire demandée par le conseil de la prévenue, la Cour l’a simplement rejetée.
Deux orpailleurs volent trois moutons
TA et SY ont comparu devant les juges du Tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso, le lundi 11 mars pour vol de trois moutons appartenant à ZM. A la barre, les deux prévenus n’ont pas nié les faits à eux reprochés. Ils ont tout simplement soutenu qu’ils ont commis le vol par manque de moyens financiers. En effet TA et SY sont deux orpailleurs qui étaient en partance sur un site aurifère. Mais chemin faisant, ils se rendent compte qu’ils ne disposent pas de suffisamment d’argent. Ils décident alors de voler trois moutons. Le propriétaire ZM, dans ses recherches retrouve ses animaux avec les voleurs qui les transportaient en direction de Bobo-Dioulasso. Ils ont été pris avant que les bêtes ne soient vendues. Chacun d’eux écope de 12 mois de prison avec sursis.
Du cannabis pour avoir la force de travailler
DO, un apprenti chauffeur était à la barre ce lundi 11 mars 2013 pour détention illicite de chanvre indien. Interrogé par les juges, il a vite reconnu les faits. Il ressort de ses explications que c’est lorsqu’il partait pour fumer la drogue qu’il a été arrêté par la police qui procédait à une fouille ce jour. Donc pris en flagrant délit, il a été déféré devant le procureur. Au Tribunal, il dit avoir commencé à consommer la drogue il y a au moins 14 mois de cela, afin d’avoir la force pour bien travailler. Il a écopé d’une peine d’emprisonnement de 12 mois assortis de sursis. Le Tribunal a ordonné la confiscation de la drogue pour destruction.
Rassemblés par
Rabalyan Paul OUEDRAOGO
& Hélène OUEDRAOGO/KADIO
(Stagiaire)