La représentation de la Banque mondiale au Burkina Faso a initié une session de formation sur le thème « le budget de l’Etat et le financement de son déficit » au profit d’une quinzaine de journalistes les 25 et 26 mai 2015 dans la commune rurale de Loumbila, située sur l’axe Ouaga-Kaya. Au cours des deux jours de travaux, les hommes de médias ont pu s’imprégner davantage des différentes facettes relatives au budget.
La politique budgétaire est d’une importance capitale d’autant plus qu’elle a un impact sur la vie des citoyens.
Une meilleure appropriation par les citoyens des contours du budget de l’Etat est plus que nécessaire pour leur permettre de mieux appréhender les actions entreprises par les dirigeants dans les différents domaines. C’est au regard de ce constat que la représentation de la Banque mondiale au Burkina Faso a organisé un atelier de formation sur le budget de l’Etat et le déficit budgétaire à l’intention d’une quinzaine de journalistes, les 25 et 26 mai 2015, à Loumbila. Issus du réseau des journalistes sur la Banque mondiale, les participants ont renforcé leurs acquis sur les notions de budget de l’Etat et du déficit budgétaire. Le consultant en finances publiques, Ousmane Ouandaogo, a disséqué les différentes articulations inhérentes au budget de l’Etat. « De manière générale, un budget est un élément comptable dressant l’ensemble des recettes et des dépenses prévisionnelles d’un agent économique au cours d’une période. Le budget de l’Etat est un acte de prévision des recettes et des dépenses de l’Etat de l’année à venir.
C’est un acte d’autorisation du parlement qui donne au gouvernement le pouvoir de percevoir les recettes et d’effectuer les dépenses publiques pendant un an », a expliqué le formateur Ousmane Ouandaogo. Appelé aussi loi de finances, le budget de l’Etat se décline en trois types. La loi de finances de l’année votée par l’Assemblée nationale qui prévoit et autorise pour chaque année civile, l’ensemble des recettes et des dépenses de l’Etat. Le collectif budgétaire voté également par le parlement et qui permet de réajuster la loi de finances de l’année en fonction d’informations économiques et fiscales récentes. Et la loi de règlement qui intervient après l’exécution du budget pour constater les résultats financiers de chaque année civile. Elle permet d’évaluer la réalité de l’exécution des lois de finances et de mesurer l’écart entre ce qui est a été prévu et autorisé et ce qui a été réellement exécuté.
Cinq principes budgétaires
Le consultant a indiqué que la présentation du budget de l’Etat burkinabè obéit à cinq principes. Ce sont ceux de l’unité budgétaire, de l’universalité, de l’annualité, de l’équilibre et de la spécialité. Par exemple, le principe de l’unité budgétaire implique que toutes les recettes et dépenses soient retracées dans un document unique et celui de l’annualité budgétaire stipule que l’autorisation budgétaire n’est valable que pour une année. Les participants ont été également édifiés sur la préparation du budget et les contrôles budgétaires. S’agissant du déficit budgétaire, M. Ouandago a soutenu qu’elle se rapporte à la situation dans laquelle les recettes de l’Etat sont inférieures à ses dépenses au cours d’une année. Pour lui, le déficit budgétaire équivaut au besoin de financement de l’Etat et se différencie du déficit public qui englobe le solde des recettes et des dépenses des autres administrations publiques comme les collectivités territoriales et les organismes de sécurité sociale. D’autres notions relatives à l’économie ont été également expliquées aux journalistes. Concernant l’économie burkinabè, le formateur a soutenu qu’en dépit de quelques atouts comme la cohésion sociale et la jeunesse de la population, elle présente de nombreuses faiblesses. Ce sont, entre autres, la mauvaise qualité des ressources humaines, l’insuffisance des richesses naturelles et le développement de la fraude et de la corruption.
Présente à l’ouverture des travaux, la représentante résidente de la Banque mondiale au Burkina Faso, Mercy Tembon a insisté sur le rôle que doivent jouer les journalistes dans la diffusion de l’information économique.
Karim BADOLO