Au deuxième jour de son voyage officiel en France, Michel Kafando s’est entretenu le 1er juin 2015, avec son homologue français François Hollande.
Au perron de l’Elysée, un nouveau visage, pas familier pour les journalistes accrédités qui arpentent régulièrement les lieux. Il n’empêche, la République française déroule le cérémonial. Garde d’honneur, François Hollande attend sur les marches; puis Michel Kafando et son hôte, après la poignée de mains et la pause pour les photographes, rejoignent les bureaux officiels du maître des lieux.
Ils auront un tête à tête, puis des échanges élargis entres les délégations française et burkinabè.
Après 3 quarts d’heures, les journalistes auront droit à une déclaration des deux présidents, qui avaient déjà eu l’occasion de se rencontrer en marge du sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie à Dakar en novembre 2015.
« Je l’ai reçu parce que je voulais lui témoigner le soutien de la France, dans le processus qui est conduit et qu’il a la responsabilité d’assurer » dira d’emblée François Hollande, et « qui doit aboutir à des élections transparentes et incontestables ».
Michel Kafando a déclaré être venu expliquer ce qui se fait actuellement pour conduire la transition « avec toutes les difficultés, tous les écueils, tous les problèmes qu’on a » , et exprimer un devoir de reconnaissance vis-vis de la France, dont la position a permis à la communauté internationale d’avoir une meilleure perception de la nouvelle donne politique au Burkina.
Michel Kafando a souligné que l’insurrection au Burkina a été faite par des jeunes et des femmes, et soutient que « c’est la voix de ces milliers de jeunes et femmes que nous écoutons actuellement dans tout ce que nous faisons pour la transition ».
« Nous allons sur le bon chemin », renchérira le Président de la Transition, avec le chronogramme qui est arrêté. Les élections législatives et présidentielles sont prévues le 11 octobre, et les municipales le 31 janvier 2016. Michel Kafando laissera entendre que « le 31 janvier, nous ne serons pas là, mais même ceux-là que j’appelle les techniciens de la politique seront bien obligés de suivre ce que nous allons laisser comme trace »
Et la position de la France dans tout cela?
La classe politique burkinabè devrait savoir maintenant à quoi s’en tenir sur la position de la France, à cette étape cruciale de la transition politique en cours. Car en plus de soutenir cette transition, la France s’est ouvertement félicitée de ce qu’elle offre comme modèle en Afrique. François Hollande a été on ne peut plus explicite, sur la disponibilité de son pays à apporter des appuis budgétaires au Burkina Faso pour la réussite de ces élections.
Face aux crises transitionnelles et aux velléités de non-respect de la Constitution ici et là, on notera cette forte appréciation que François Hollande fait de notre pays: « Vous allez organiser des élections, et d’autres pays peuvent regarder vers le Burkina Faso, qui peut être un exemple, par rapport à ce que la démocratie peut être, un exemple par rapport à ce que des processus constitutionnels doivent être, et si nous sommes aux côtés du Burkina Faso, c’est aussi pour qu’il y ait valeur d’exemple » en rappelant le Burundi, où, dit-il, il y a un processus constitutionnel qui doit être respecté, et des élections qui doivent être organisées en toute transparence.