A quelques six mois de la fin de la transition politique en cours au Burkina Faso, le président Michel Kafando entame sa première visite de travail cette semaine à Paris. Pour un Pays des Hommes intègres qui a agréablement surpris l’Afrique et le monde en faisant plier le régime de Blaise Compaoré en moins de 72 heures d’insurrection populaire en fin octobre dernier, il s’agira de rendre compte à l’Elysée des avancées et des couacs d’un processus transitionnel. Mais qui n’avait pas encore reçu le satisfecit officiel de l’Elysée.
La visite de Miche Kafando se déroule dans un contexte national marqué par la contestation du nouveau code électoral par des partis politiques dont celui de l’ancien président Compaoré et des organisations de la société selon qui tout a été mis en œuvre par les autorités de la transition pour exclure certains cadres et des citoyens des prochaines élections législatives et présidentielle qui devraient se tenir, en principe, le 11 octobre prochain.
Après les réserves de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sur ce code qui divise, François Hollande est attendu pour donner sa lecture de la suite à donner à la transition burkinabè.
La première date du voyage du président Kafando ayant été reporté une première fois, des observateurs de la scène politique n’ont pas manqué d’y voir une sorte de désapprobation de la nouvelle loi électorale. Maintenant que les deux présidents burkinabè et français ont l’occasion de se parler d’homme à homme, ce sera l’occasion de savoir de quel côté penchera Paris. Et comment Ouagadougou va se situer par rapport à cette position au moment où le Burkina Faso écrit une nouvelle page de son histoire politique.