Préservation des forêts, l’implication de tous est indispensable

News

Société

Article

Société

Publié le mardi 2 juin 2015 | Sidwaya

© Autre presse par DR
284.000 ha de forêts classées seront aménagés

Le Burkina Faso connaît de plus en plus un recul de ses surfaces forestières. En effet, les données du ministère de l’Environnement et des ressources halieutiques font état d’une régression de 105 000 hectares de superficies forestières par an. Une situation qui s’expliquerait par les aléas climatiques et la pression anthropique. Cette dernière se manifeste à travers la culture itinérante sur brulis, la coupe abusive du bois, les feux de brousse, le surpâturage et l’utilisation de techniques prohibées de récolte de produits forestiers dont la mutilation ou l’abattage des arbres fruitiers et fourragers, le prélèvement des racines d’espèces pour des besoins de médicaments ou pour l’alimentation. A ces formes de pressions anthropiques, s’ajoutent la carbonisation et l’orpaillage qui, en plus de la destruction du couvert végétal du site d’exploitation, utilise du cyanure, produit très nocif pour l’environnement. Cet état de fait est déplorable en ce sens que les forêts jouent un rôle prépondérant dans la survie des populations et la règlementation du climat. Les forêts sont des formations végétales indispensables à la vie sur terre, qui couvrent 31 % de la superficie terrestre mondiale. Ce sont des sources de nourriture, de refuge, de combustibles, de vêtements et de médicaments pour de nombreuses communautés. La déforestation entraîne la perte de la biodiversité (27 000 espèces végétales par an dans le monde), l'aggravation des catastrophes naturelles car les forêts sont indispensables à la qualité des sols. En effet, le couvert forestier protège de la dégradation des terres et la désertification en stabilisant les sols, en réduisant l'érosion hydrique et éolienne et en maintenant le cycle des nutriments dans les sols. Un sol dénudé n'apporte plus la protection nécessaire contre les pluies violentes qui vont donc favoriser les glissements de terrain et les inondations. La déforestation participe fortement aux émissions de gaz à effet de serre, responsable du réchauffement climatique en cours. Constat amer avec les fortes chaleurs que connaissent le « pays des Hommes intègres » ces derniers temps.

Au vu donc de l’importance des forêts, le gouvernement burkinabè a pris plusieurs mesures pour pallier cette situation dont des campagnes de reboisement, l’aménagement de forêts naturelles gérées par les populations riveraines, l’exécution des programmes « Bois de village », « 8000 villages, 8000 forêts », « Front de terre », des opérations de contrôle des infractions en matière forestière, faunique, halieutique et environnementale. Ces actions ont malheureusement un impact très faible par rapport à l’ampleur de la destruction des forêts. Pour le bien-être de tous, il est donc impératif que le gouvernement redouble d’efforts pour contrecarrer l’avancée de la déforestation. Cela peut se faire à travers la promotion et la mise à la disposition des populations des foyers améliorés et du gaz. Ce qui entraînerait la réduction de la coupe du bois. Il est aussi souhaitable de mener les activités de reboisement en début de saison pluvieuse afin que les plans puissent pousser et survivre à la saison sèche. Il faut aussi miser sur leur protection. Des campagnes de sensibilisation doivent être menées auprès des populations afin qu’elles comprennent les enjeux de la préservation des forêts et s’impliquent dans ce combat. Après quoi, elles doivent être sanctionnées sévèrement si elles ne respectent pas les règles établies en la matière. Car, il y va de la survie du Burkina Faso et chaque citoyen doit être artisan de la protection des forêts.

Eliane SOME
some.ella@yahoo.fr

Sources : Ministère de l’Environnement et des Ressources halieutiques
et notre-planète.info