Paris - François Hollande a salué lundi le rôle démocratique exemplaire que peut avoir le Burkina Faso face aux troubles burundais, en recevant à l’Elysée le président burkinabé Michel Kafando.
Alors que ce dernier a réaffirmé la date du 11 octobre pour les élections présidentielle et législatives, suivies le 16 janvier par des municipales, le chef de l’Etat français a tenu, dans une déclaration à l’issue de leur entretien, à "lui témoigner le soutien de la France dans le processus qui est conduit", "jusqu’aux élections qui doivent être transparentes et
incontestables".
"C’est la tâche qui est la sienne avec le gouvernement du Burkina Faso et les autorités qui ont été mises en place pour permettre la bonne fin de ce processus", a poursuivi le président Hollande.
"Nous sommes aussi à ses côtés pour que la justice puisse faire son travail en toute indépendance par rapport à des évènements ou à des faits qui ont pu à un moment saisir" son pays, a relevé François Hollande.
"La France met des moyens pour que les élections puissent se tenir et dans le cadre de notre aide au développement, nous avons dégagé des crédits pour faire que les élections puissent avoir tout le caractère incontestable que nous voulons lui donner". Cette aide se monte à 3,1 millions d’euros, selon une source gouvernementale.
"Si nous sommes aux côtés du Burkina Faso, c’est que nous voulons aussi qu’il ait valeur d’exemple, je pense notamment à ce qui se passe aujourd’hui au Burundi, où nous devons expliquer qu’il y a des processus constitutionnels qui doivent être respectés et qu’il y a aussi des élections qui doivent être organisées en toute transparence", a-t-il poursuivi.
Michel Kafango a salué le "soutien" de Paris "dans cette période décisive qui est de conduire le pays vers des élections transparentes et crédibles". "Une transition n’est pas facile", a-t-il souligné, rappelant que son gouvernement de transition avait été nommé "à la suite d’une insurrection populaire".
"Cette insurrection a été faite par les jeunes et les femmes et nous sommes bien obligés d’en tenir compte", a-t-il dit. "Je peux certifier que nous allons sur le bon chemin".
Le Burundi est secoué par une grave crise politique depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé il y a un mois son intention de se présenter à la présidentielle du 26 juin. Il fait face à un vaste mouvement de contestation populaire à Bujumbura.
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