Le climat sahélien s’étend de plus en plus vers le sud, ensablant inéxorablement les cultures.
Bogandé, chef-lieu de la province de la Gnagna, dans l’est du Burkina Faso. Il est à peine 16 heures, le 21 mai, quand soudain un vent violent envahit la ville, soulevant sable et poussière et plongeant les rues dans une quasi-obscurité, à en faire perdre la tête aux chèvres vagabondes.
Dans les villages de cette province, les gens font directement un lien entre ces phénomènes climatiques et la dégradation de leurs conditions de vie ; ils racontent comment ces vents rouges, de plus en plus fréquents, sont dévastateurs, ensablent leurs cultures, détruisent les habitations, propagent des maladies dans leurs troupeaux.
Sur la grande plaine de la Gnagna, en cette fin mai, la terre est sèche, craquelée. Les seules taches vertes proviennent des quelques rares arbres, des acacias seyal, qui parsèment l’espace. Dans les villages, la plupart des puits sont taris. On est en pleine période de "soudure" où les réserves de la récolte précédente s’épuisent et que la nouvelle n’est pas exploitable. Et la pluie n’arrive toujours pas.
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