A la faveur de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 qui a renversé le régime de la IVe République, les nouvelles autorités avaient pris un certain nombre de décisions aux nombre desquelles la dissolution des Conseils municipaux et leur remplacement par des délégations spéciales. Dans la plupart des communes, ce sont les secrétaires généraux (des agents de l’Etat) desdites communes qui ont été désignés comme présidents de la délégation spéciale. Dans l’arrondissement N°9 de Ouagadougou, après le départ du maire, son secrétaire général qui assurait l’expédition des affaires courantes s’est vu confié le poste du président de la délégation spéciale. Ce qui aux yeux de la loi n’est pas conforme selon le code général des collectivités territoriales en son article 252 qui stipule qu’en cas de dissolution d’un Conseil municipal, il est procédé à l’installation d’une délégation spéciale présidée par un agent de l’Etat. Alors que l’ex SG de la mairie de l’arrondissement N°9, devenu président de la délégation spéciale de la mairie de l’arrondissement N°9 n’est pas un agent de l’Etat, mais un agent communal de la mairie de Ouagadougou. Ce non respect de la loi pouvait rester dans les oubliettes si le SG devenu président de la délégation spéciale n’était pas accusé à tort ou à raison par certains agents de la mairie et de certains usagers d’affairiste et de partisan. Selon certaines rumeurs, il aurait pris de l’argent des mains d’un ancien conseiller de la mairie devenu aujourd’hui militant du MPP, lors de la campagne de délivrance gratuite des actes de naissance. Comme si cela ne suffisait pas, il aurait entrepris des actions pour empêcher les OSC qui n’avaient pas d’affinité avec le MPP de compétir pour les sièges de membres de la délégation spéciale de l’arrondissement. L’accès à la salle où se tenait les votes leur a été interdit. A en croire, les membres des OSC qui n’ont pas pu participer, pour eux il n’y a pas de doute le président de la délégation spéciale est de connivence avec le MPP. A cette situation vient s’ajouter celle de la communauté musulmane. Cette communauté avait acquis un terrain comme lieu de culte. Avec l’aide de certaines bonnes volontés, elle a réussi à construire une mosquée. Le vendredi 22 mai 2015 dernier, les fidèles de cette mosquée décident de baptiser leur mosquée comme mosquée de vendredi : le président de la délégation spéciale s’oppose et envoie les forces de l’ordre. Alors, les fidèles musulmans de cette mosquée ont décidé de se faire entendre à travers un sit-in devant le siège de la mairie. Les jeunes mécontents du comportement du président de la délégation spéciale lors de la mise en place des membres de la délégation spéciale eux aussi ont décidé de se rassembler devant le siège de la mairie pour exprimer leur ras-le-bol. Ainsi, un bras de fer s’engage entre le président de la délégation spéciale et les jeunes de l’arrondissement et aussi avec la communauté musulmane de l’arrondissement qui exigent son départ. Une affaire donc à suivre…