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L’Observateur N° 8331 du 13/3/2013

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Simon Compaoré : Lettre d’un ancien maire au RENLAC
Publié le jeudi 14 mars 2013   |  L’Observateur


Conférence
© aOuaga.com par A.O
Conférence de presse : Simon Compaoré fait ses adieux après 17 ans à la tête de la Ville
vendredi 14 décembre 2012. Burkina Faso, Mairie de Ouaga : Le maire Simon Compaoré fait ses adieux après 17 ans à la tête de la Ville en présence du maire de Benin et ses collaborateurs


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Sacré Simon ! Même au moment de remettre les clés de la marie à son successeur, il n'a pas manqué de clamé son innocence devant ceux qui lui reprochèrent une mauvaise gestion. Après avoir constaté que la réhabilitation de l'Hôtel de ville avait été jugée comme un cas d'impunité totale par le Réseau national de lutte anticorruption, il a adressé une lettre officielle au secrétaire exécutif de l'institution pour manifester son mécontentement. Cette fois-ci, c'est par lettre ouverte que le désormais ancien maire de Ouagadougou a choisi de protester, et ce quelques minutes avant de quitter définitivement ses bureaux.

Monsieur le Secrétaire exécutif,

Votre institution vient de publier un document intitulé "Inventaire des cas manifestes de corruption restés impunis au Burkina Faso (période 2006 - 2010)".

Vous m'avez fait l'amitié et l'honneur de me transmettre officiellement un exemplaire dudit document, mais quelle ne fut pas ma surprise de constater que vous revenez sur la réhabilitation de l'Hôtel de ville que vous avez décidé de classer parmi les cas d'impunité totale, selon des critères qui vous sont propres. Je suis d'autant plus surpris que c'est dans votre document que je découvre qu'il y a eu des poursuites engagées contre ma personne, pour faute de gestion, par le Parquet général de la Cour des comptes et que ces poursuites seraient restées dans les placards du président de ladite Cour.

Dès la publication du rapport 2007 de la Cour des comptes, je m'étais largement expliqué sur les différents griefs qui m'étaient faits à l'époque, notamment au cours d'une conférence de presse et à travers des correspondances adressées à la tutelle et au président de la Cour des comptes.

Tout en prenant acte des différents éléments mis en avant par la Cour, j'admettais que certains pouvaient être considérés comme des insuffisances intervenues à des étapes de la procédure, mais qu'aucun indice à mon avis ne pouvait conclure à la présence d'un cas de corruption.

Par la même occasion, je manifestais mon entière disposition à répondre de cette accusation devant la juridiction compétente en la matière.

L'opportunité de l'ouverture d'une enquête n'étant pas de mon ressort, je comprends difficilement cet acharnement contre ma personne. J'avais aussi souhaité pouvoir être entendu sur cette question pendant que j'avais encore accès aux archives administratives de la commune de Ouagadougou et au concours des collaborateurs qui ont connu du dossier pour d'éventuelles recherches.

Votre réseau, en décidant de s'attaquer au fléau de la corruption, fait œuvre utile sans aucun doute ; toutefois, ses méthodes de "justicier" l'amènent à des dérapages qui risquent de jeter en pâture d'honnêtes citoyens. Aussi devriez-vous faire preuve de responsabilité et d'impartialité en évitant d'employer avec légèreté certains termes (impunité totale) qui donnent l'impression que vous avez déjà jugé la chose à votre niveau.

En ce qui me concerne, à l'heure où je m'apprête à passer le témoin, je reste sur mes prises de position d'alors qui n'ont pas varié. Ma détermination reste ferme et mon impatience tenace de pouvoir m'expliquer un jour et de voir mon honneur lavé si les autorités compétentes venaient à estimer que ce dossier renferme des indices susceptibles de donner lieu à un jugement.

Au demeurant, j'estime m'être acquitté 17 ans durant, au prix d'immenses sacrifices, avec conscience et hauteur de vue, de la responsabilité qui m'a été confiée par mes concitoyens. En tout cas, sans verser dans une quelconque autosatisfation je pars de la tête de cette ville avec le sentiment du devoir bien accompli et dans la plus grande transparence, l'honnêteté et la loyauté qui ont caractérisé mes 32 ans d'activité au service de mon pays.

Monsieur le Secrétaire général, je n'ai jamais eu vent ni officiellement, ni officieusement de poursuites engagées contre ma personne, comme l'annonce en scoop votre inventaire.

Si tel devait être le cas, vous me voyez des plus sereins et des plus disposés à me mettre aux sollicitations de la Justice de mon pays.

C'est en ma qualité de simple citoyen que j'ai choisi ce canal de la lettre ouverte pour m'adresser à vous après la lettre officielle que je vous ai adressée en tant que maire de la ville de Ouagadougou, car je l'écris à quelques heures de mon départ de mes fonctions officielles et c'est aussi le meilleur moyen pour moi de prendre l'opinion à témoin, comme je l'ai toujours fait.

Vous en souhaitant bonne réception, je vous prie de croire, Monsieur le Secrétaire exécutif, en l'assurance de ma profonde considération.

Simon Compaoré

Ancien maire de la ville de Ouagadougou

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