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Rapport du MBDHP sur les violations des droits humains : « Les tirs à balles réelles des soldats du RSP ont engendré plusieurs morts »
Publié le mercredi 27 mai 2015  |  Le Quotidien
Insurrection
© aOuaga.com par Séni Dabo
Insurrection populaire : le MBDHP consacre un rapport spécial aux violations des droits humains
Mardi 26 mai 2015. Ouagadougou. Le Mouvement burkinabè des droits de l`homme et des peuples (MBDHP) a officiellement lancé un rapport spécial sur les violations des droits humains lors de l`insurrection populaire de fin octobre 2014




Le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) a procédé, le mardi 26 mai 2015, à la présentation de la situation relative aux violations des droits humains commises depuis l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Ce rapport de 68 pages incrimine nommément le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) dans plusieurs exactions produites lors de l’insurrection populaire.

68 pages. C’est le volume du rapport produit par le MBDHP sur les violations des droits de l’homme depuis l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre au Burkina Faso. Selon les responsables le rapport est le résultat d’un travail minutieux basé sur des tournées sur toute l’étendue du territoire national (Léo Koudougou, Bobo, Ouahigouya, Tangagari…) afin de s’entretenir avec les victimes et parents de victimes. « La rédaction du rapport a été possible grâce au travail inlassable de suivi et de monitoring de nos sections, ainsi qu’à un travail patient d’investigation de collecte de données et de témoignages, réalisé avec la participation de structures partenaires du MBDHP, regroupées au sein de la Coalition des associations pour l’assistance et le secours populaire (CAASP », a laissé entendre Chrysogone Zougmoré président du MBDHP. Dans le document, est mentionné clairement le rôle du RSP dans la répression des manifestants. « Au cours de la journée du 30 octobre, des soldats du RSP usaient de la violence aveugle contre des manifestants avançant les mains levées en direction du palais présidentiel de Kosyam. Là encore, les tirs à balles réelles des soldats du RSP ont engendré plusieurs morts ». Fort de ce constat, le Mouvement de défense des droits de l’homme demande que justice soit rendue aux martyrs. Les questions de l’impunité doivent être résolues, recommande le rapport. « Nous attendons que la justice se mette en mouvement, parce que nous voulons que les responsabilités soient situées ». Par ailleurs, les responsables disent s’être inquiétés de la suite judiciaire à donner à ces exactions. Car, la justice doit être libérée de toute entrave possible pour faire normalement son travail. Ce rapport, foi de Chrysogone Zougmoré, va servir d’outil d’information et de sensibilisation afin que les populations continuent de prendre en main leur destinée pour préserver les espaces de liberté que nous avons pu conquérir à la faveur de l’insurrection populaire.

Le MBDHP se démarque de la journée d’hommage national
aux martyrs
Pour le MBDHP il n’est pas question que l’on rende hommage aux martyrs sans savoir au préalable, dans quelles circonstances, ils ont été tués. Le meilleur des hommages qu’on puisse rendre à ces martyrs, selon le président du MBDHP, c’est d’abord la vérité et la justice sur les circonstances de leur mort. « Nous avons décliné par lettre notre participation à l’organisation de cette journée pour protester contre le fait que jusqu’à présent on ne puisse pas nous dire qui a ordonné de tirer sur ces jeunes et qui a tiré sur ces jeunes », s’est insurgé le Président du Mouvement.

De la non effectivité de la prise en charge des blessés de l’insurrection populaire
Le rapport indique que 400 blessés ont été enregistrés lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. L’ensemble de ces blessés ont été produits autour de la maison de François Compaoré, lors de la marche sur le palais de Kosyam et le 2 novembre à la RTB (où il y eut mort d’homme). A cela s’ajoutent les blessés issus des scènes de pillage. Contrairement au discours officiel, continue le rapport, la plupart des blessés ont été livrés à eux-mêmes pour les premiers soins avant de se faire par la suite rembourser les frais engagés pour les plus chanceux car certains blessés n’ont reçu aucun remboursement. Autres précisons apportées par le document est que 60 personnes ont été blessées par balles et dans les bousculades qui ont suivi la répression de la manifestation contre la Somika1

Par Lassané SAWADOGO
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